Paul Hess

Nos collègues de bureau, Joly et Cochet, mûrissaient depuis quelque temps le projet d’organiser, à la « comptabilité » un petit repas en commun.

Ils avaient obtenu facilement avec l’assentiment de M. Cullier, l’adhésion de leurs camarades et l’approbation unanime pour faire quelques invitations dans les bureaux voisins et c’est ainsi que leur excellent idée a pu voir sa réalisation ce matin à 8 heures.

Dans le bureau de la caisse des incendiés, spécialement aménagé, a eu lieu un déjeuner auquel avaient accepté d’assister : Mlle Madeleine Lefèbre, dactylographe à la sous-préfecture ; MM. Lavergne, chef du 1er bureau et Landat, chef du 2e bureau du secrétariat ; Bruge, chef du bureau des écoles, avant la guerre, faisant fonctions actuellement de chef du bureau militaire et Franois, du même bueau puis toute la « comptabilité », c’est-à-dire MM. Cullier, chef de bureau, Vigogne, Joly, Cochet, Guérin et Hess.

Haution, appariteur, ayant joint, en sa qualité de cuistot de la popote municipale, ses talents culinaires à ceux de Joly, était aussi des convives à cette cordiale et sympathique réunion qui a procuré à tous une diversion très appréciée.

Après le café et pendant que les sifflements inévitables se faisaient entendre, chacun reprit son poste à 9 heures, alors que le bureau de la caisse des incendiés était rendu à sa destination normale.

– Dans la matinée, obus incendiaires à plusieurs reprises. Une jeune fille a été blessée mortellement devant le magasin « A la Poire d’Or »

Paul Hess dans Reims pendant la guerre de 1914-1918, éd. Anthropos

Paul Hess prenant ses notes, portrait réalisé d'après une photographie par Remi Hess, son petit-fils
Paul Hess prenant ses notes, portrait réalisé d’après une photographie par Remi Hess, son petit-fils

Cardinal Luçon

Jeudi 22 – Nuit tranquille pour nous. Aéroplanes à 6 h et à 9h. Bombes vers 10 h ½ matin. Après-midi tranquille.

Visite aux paroisses et aux Ambulances de Villedommange et de Sacy, Chalet Mennesson.

Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173

Renée Muller

le 22 jour d’adieux ; M VOGIER /

/ est venu. Constant – l’après-midi

LECLERC et DEVILLERS – Oscar LEPAON et SABALETTE ainsi que l’ordonnance du cap. ARNOULD – et toute la société à BADEL – lui s’en va a Montbré, il n’est pas très satisfait

L’état-major se trouve à Prunay, le repos à Mailly et la division à

Renée Muller dans Journal de guerre d'une jeune fille, 1914

Voir la suite sur le blog : Activités de Francette: 1915 : janvier à juillet : 2e carnet de guerre de Renée MULLER


Jeudi 22 avril

Les Allemands attaquent les tranchées conquises par les troupes britanniques à la cote 6o (Flandre). Ils sont repoussés; de ce côté, ils ont perdu, en quatre jours, de 3 à 4000 hommes. Canonnade dans la région d’Arras. En Champagne, à Ville-sur-Tourbe, et en Argonne, à Bagatelle, nous arrêtons net deux offensives ennemies. Entre Meuse et Moselle, combats d’importance seconde, au bois d’Ailly, au bois de Mortmare, au bois Le Prêtre. Nous enlevons une tranchée près de Flirey, où l’ennemi a laissé 300 morts sur le terrain. Canonnade en Lorraine. Nous repoussons un nouvel assaut à l’Hartmannswillerkopf.
Les Russes ont brisé une offensive autrichienne dans les Carpates, en infligeant de grandes pertes à leurs adversaires et en faisant de nouveaux prisonniers. Des avions allemands ont lancé une centaine de bombes sur Biélostok, entre Varsovie et Grodno.
La flotte franco-anglaise a bombardé Boulaïr dans la presqu’île de Gallipoli. Les torpilleurs russes ont coulé dix bateaux turcs chargés de munitions.
Le gouvernement allemand a pris la responsabilité de la note injurieuse remise par son ambassadeur Bernstorff au président Wilson. Ce dernier prépare une réponse qui sera, affirme-t-on, très énergique.

Source : la Grande Guerre au jour le jour