Cardinal Luçon

Mercredi 21 – Nuit tranquille pour nous. Journée calme. 5 h ½ canonnade française, bombes allemandes.

Visite à Saint-Jacques. M. Rohard, Conseiller municipal me complimente. Je lui demande qui il est. M. Rohard, Conseiller municipal, il me demande une Bénédiction en s’inclinant pour la recevoir.

Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173

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l’Église Saint-Jacques après la guerre et avant le reconstruction de son clocher

Hortense Juliette Breyer

Mercredi 21 Avril 1915.

Mon pauvre grand, il y a aujourd’hui deux ans notre coco venait de venir au monde. Nous étions heureux et tu étais si content d’avoir un garçon. Faut-il que son anniversaire se passe sans toi. Tu dois y penser mon Charles, et tu dois souffrir de n’être pas près de nous. Si tu pouvais te représenter comme il est ! Il parle couramment, dit et prononce bien tout. Tu en serais fou.

Je ne suis pas encore gaie aujourd’hui. Si seulement les boches n’étaient plus près de nous. Je pourrais retravailler, cela occuperait mes pensées. Mais ils sont toujours là. Il n’y a qu’aux Eparges qu’ils ont reculé. Mais combien de victimes ! Georges Lagarde y a pris part et il dit que c’était affreux. Quelle triste chose ! J’en sais pour ma part.

Je te quitte, mon Charles, et si ma pensée peut communiquer avec la tienne, tu sauras que ta petite femme t’aime toujours.

Hortense Juliette Breyer (née Deschamps, de Sainte-Suzanne) - Lettres prêtées par sa petite fille Sylviane JONVAL

De sa plus belle écriture, Sylviane Jonval, de Warmeriville a recopié sur un grand cahier les lettres écrites durant la guerre 14-18 par sa grand-mère Hortense Juliette Breyer (née Deschamps, de Sainte-Suzanne) à son mari parti au front en août 1914 et tué le 23 septembre de la même année à Autrèches (Oise). Une mort qu’elle a mis plusieurs mois à accepter. Elle lui écrira en effet des lettres jusqu’au 6 mai 1917 (avec une interruption d’un an). Poignant.(Alain Moyat)

Il est possible de commander le livre en ligne


Renée Muller

21 c’est Mr LECLERE qui passe la visite ; après midi nouvelle confirmée

il partent remplacer la division marocaine à Verzenay

Renée Muller dans Journal de guerre d'une jeune fille, 1914

Voir la suite sur le blog : Activités de Francette: 1915 : janvier à juillet : 2e carnet de guerre de Renée MULLER


Mercredi 21 avril

Les Allemands ont lancé sur Reims cinquante obus incendiaires. Lutte d’artillerie en Argonne et Champagne. Dans le bois de Mortmare, près de la route Essey-Flirey, nos attaques ont progressé. Au bois Le Prêtre, l’ennemi bombarde violemment nos positions, mais quand il veut passer à l’action d’infanterie, son offensive est aussitôt arrêtée. Combats d’avant-postes sur les lisières de la forêt de Parroy. Deux contre-attaques allemandes ont été repoussées sur l’Hartmanswillerkopf, en Alsace. Les manifestations de découragement et de lassitude se multiplient en Autriche-Hongrie, où l’on redoute l’invasion à la fois par le nord-est et par le sud.
Une mission hongroise, composée principalement des chefs de l’opposition, va arriver a Vienne.
M. de Bülow, comprenant sans doute que la vie à Rome lui serait désormais difficile, est décidé, paraît-il, à vendre sa villa Malta.
M.Lloyd George déclare aux Communes anglaises que l’appel à la conscription est superflu, en présence des bons résultats fournis par le libre recrutement.
Ce sont les marins anglais eux-mêmes qui ont détruit leur sous-marin E-15, échoué dans les Dardanelles, pour éviter qu’il ne tombât aux mains des Turcs.
Le vapeur néerlandais Olands a coulé en mer du Nord, après avoir heurté une mine.

Source : la Grande Guerre au jour le jour