Paul Hess

22 février 1916 – Démonstration d’artillerie de notre part. De 16 à 17 h, les pièces de tous  calibres crachent dans la direction de Brimont et de Courcy.

Nous sommes au bureau quand le calme se rétablit, mais nous estimons prudent d’attendre la riposte avant de le quitter, car l’année dernière, à la suite d’une séance semblable elle a été terrifiante, dans la nuit du 21 au 22 février.

Cette fois, rien, absolument rien, pour aujourd’hui du moins.

Paul Hess dans Reims pendant la guerre de 1914-1918, éd. Anthropos

Cardinal Luçon

Mardi 22 – Nuit tranquille, sauf canonnade entre batteries — Aéroplanes matinée et après-midi. Expédié lettre à Lyon et à Bordeaux. Reçu lettre Philippe. Grosse canonnade. Lu : Camus.

Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173

 


 

22 février 1916 : Généraux Joffre et Franchet d'Esperey commandant la 5ème armée
22 février 1916 : Généraux Joffre et Franchet d’Esperey commandant la 5ème armée en visite à Reims

Mardi 22 février

En Artois, l’ennemi a fait sauter une mine (nord de la route de Lille).
Canonnade près de Givenchy. Au sud de la Somme (Lihons), après avoir dirigé sur nos lignes un intense bombardement et des émissions de gaz sur un front de 7 kilomètres, l’ennemi a tenté de sortir de ses tranchées. Il a été partout repoussé.
En Champagne, nous avons exécuté des tirs à l’ouest de la route de Saint-Hilaire à Saint-Souplet.
En Argonne, nous avons démoli plusieurs observatoires aux abords du bois de Cheppey.
Canonnade active dans toute la région de Verdun. Nous bombardons le bois d’Ailly au sud-est de Saint-Mihiel.
Les Allemands ont jeté des obus sur Saint-Dié. Nous avons abattu un fokker près d’Altkirch, un albatros près d’Épinal, un avion encore près de Parroy, deux autres près de Revigny. Un zeppelin a été détruit par nos obus aux environs de Brabant-le-Roi. 17 de nos appareils de bombardement ont opéré sur le champ d’aviation d’Habsheim et sur la gare aux marchandises de Mulhouse; 28 autres ont lancé des projectiles sur la fabrique de munitions de Pagny-sur-Moselle.
Des avions autrichiens ont survolé la plaine lombarde. Il y a eu plusieurs morts dans la population civile.
Le général Sarrail a été reçu à Athènes par le roi de Grèce.
Source : La Grande Guerre au jour le jour