Louis Guédet
Mercredi 13 février 1918 Mercredi des cendres
1251ème et 1249ème jours de bataille et de bombardement
5h soir Pluie toute la journée. Peu de courrier. André est reparti ce matin à Châlons. Lettre de Jean qui attend son frère qu’il a proposé à son commandant pour aller à Fontainebleau. Ecrit au Président Hù, du Tribunal civil de Reims, pour lui demander d’être mon parrain de Légion d’Honneur, cela coupera court à tout. J’ai renoncé à Herbaux, qui ne m’aurait pas refusé, mais j’aurais craint de le déranger. Mon dossier est prêt pour la Chancellerie. J’attends la réponse du Président pour la faire partir.
Eté à Songy par cette pluie. Je suis rentré assez mouillé, mais ces promenades me reposent. Rien d’autre, si ce n’est que j’envisage avec angoisse le moment du retour dans cet Enfer de Reims. Quand donc serons-nous délivrés !!
Impressions, Louis Guédet, Notaire et Juge de Paix à Reims. Récits et impressions de guerre d'un civil rémois 1914-1919, journal retranscrit par François-Xavier Guédet son petit-fils
Paul Hess
13 février 1918 – Coup de main à 6 h du matin et bombardement sur le faubourg de Laon. Environ 500 obus.
— L’Éclaireur avise ainsi ses lecteurs de la délivrance de nouvelles cartes de sucre :
Carnets de sucre.
Les nouvelles cartes de sucre seront échangées contre les anciennes, à partir du mercredi 13 février ; les titulaires doivent se présenter eux-mêmes pour l’échange, à l’hôtel de ville, et signer les feuilles d’émargement…
Paul Hess dans Reims pendant la guerre de 1914-1918, éd. Anthropos
Cardinal Luçon
Mercredi 13 – Nuit tranquille, jusque vers 5 h. 45. Alors bombardement allemand depuis Saint-Charles jusqu’à nos tranchées. 12 prisonniers allemands pris par les Français. Le faubourg de Laon, rue Mont d’Arène, ont été copieusement arrosés. Les Français ont riposté. Je n’ai entendu le combat que environ une demi-heure. + 7°. Temps couvert.
Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173
Mercredi 13 février
Grande activité de nos détachements de reconnaissance.
Au nord de l’Ailette, un hardi coup de main, exécuté aux abords de Bouconville, nous a permis de ramener une vingtaine de prisonniers et deux mitrailleuses.
En Woëvre, plusieurs incursions dans les lignes allemandes ont également réussi; à l’ouest de Reménauville, notamment, nous avons fait 24 prisonniers.
De leur côté, les Allemands ont tenté, à la faveur d’un vif bombardement, d’aborder nos lignes entre Bezonvaux et le bois des Fosses.
L’attaque, menée par trois détachements, a été arrêtée par nos feux, qui ont infligé des pertes à l’ennemi.
D’autres tentatives allemandes, en Woëvre, en Champagne et dans les Vosges, n’ont obtenu aucun résultat.
Quatre avions allemands ont été abattus par nos pilotes.
Notre aviation a effectué divers bombardements. 9000 kilos de projectiles ont été jetés sur les établissements, dépôts, gares et cantonnements de l’ennemi, notamment sur la gare de Metz-Sablon.
Sur le front britannique, les Allemands ont échoué dans un coup de main qu’ils tentaient au nord-est d’Epehy.
Nos alliés, de leur côté, ont réussi un coup de main à l’ouest de la Bassée. En Macédoine, activité d’artillerie à l’ouest du Vardar et au nord-est de Monastir. L’artillerie italienne a décimé des masses d’infanterie ennemie à l’est du Val Frenzela.
M. Wilson a répondu aux discours prononcés par le compte Hertling et le comte Czernin le 24 janvier.
Source : La Grande Guerre au jour le jour