Louis Guédet

Mardi 8 janvier 1918

1215ème et 1213ème jours de bataille et de bombardement

11h matin  De la neige toute la nuit, pourvu que je puisse partir demain matin. Mais il ne fait pas très froid. Il n’y a que 0°. Ma nomination est exacte, je figure au titre du Ministère de la Justice avec : officier de la Légion d’Honneur : M. Mengin, bâtonnier des avocats de Nancy (Henri Mengin, avocat et maire de Nancy de 1919 à 1925 (1852-1927)), chevalier : Pariset (1844-1922), conseiller à la Cour d’appel de Nancy, Duhaut, Procureur de la République à Nancy (1856-1924), Chappeau, Président du Tribunal de Dunkerque (1855-1926), Charvet (1856-1933), Procureur de la République de Dunkerque, Laurent, juge de paix du canton ouest de Nancy (1855-1926), et Guédet, notaire, juge de Paix intérimaire des 4 cantons de Reims. Tous ces nouveaux légionnaires, dit le Petit-Parisien d’hier,  n’ont cessé depuis le début des hostilités de faire preuve de courage et d’abnégation en remplissant leurs devoirs professionnels malgré les bombardements continuels de l’ennemi. Attendons ma citation personnelle.

Impressions, Louis Guédet, Notaire et Juge de Paix à Reims. Récits et impressions de guerre d'un civil rémois 1914-1919, journal retranscrit par François-Xavier Guédet son petit-fils

Cardinal Luçon

Mardi 8 – 0°. Nuit tranquille. Épaisse couche de neige. 2 h. nouvelle chute de neige. Obus allemands sur batteries, et soldat tué aux usines Duchataux.

Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173

Mardi 8 janvier


En Champagne, activité des deux artilleries dans la région du Mont-Haut. Sur la rive gauche de la Meuse, nous avons repoussé un coup de main ennemi sur nos tranchées, au nord de la cote 304.
Sur la rive droite de la Meuse, la lutte d’artillerie a pris, au cours de la nuit, une vive intensité dans la région Bezonvaux-les-Chambrettes.
Dans le secteur au nord de Saint-Mihiel, nos patrouilles ont ramené des prisonniers.
Quatre avions allemands ont été abattus par nos pilotes et un cinquième, par le tir de nos canons spéciaux.
Sur le front italien, canonnade réciproque dans la vallée de Giudicaria et dans le val Lagazina. Sur le plateau d’Asiago, les batteries italiennes ont fait des tirs efficaces contre les transports ennemis et des troupes en marche, et l’infanterie a exécuté de nombreuses reconnaissances. Des détachements autrichiens ont été repoussés au nord de Castununga.
Violente concentration de feux de la part des batteries alliées contre les positions ennemies entre le val Frenzela et la vallée de la Brenta.
Les patrouilles britanniques ont franchi la Piave sur divers points, en jetant le désarroi dans les lignes adverses.

Source : La Grande Guerre au jour le jour