Cardinal Luçon
Lundi 25 – Nuit tranquille, sauf gros canon français vers 9 h. le soir et dans le reste de la nuit de temps en temps. + 10° ; temps splendide. Service pour soldats à Bezannes ; allocution ; photographies à la sortie. 3 h. 1/2 très violent bombardement: 21 obus à éclatement dur, court et sec. Aujourd’hui des obus sont tombés rue du Barbâtre ; l’un d’eux en face du presbytère de Saint-Maurice, m’a raconté M. Mailfait qui a vu la fumée et s’est mis à l’abri dans une maison. Lettre à Mgr l’Archevêque de Montréal (Recueil, p. 49).
Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173
Lundi 25 septembre
Notre artillerie s’est montrée active au nord de la Somme. L’ennemi a faiblement réagi. Une attaque allemande lancée sur la ferme du bois Labé et sur nos positions, au sud, a été prise sous le feu violent de nos mitrailleuses et de nos canons. L’ennemi s’est dispersé avant d’avoir pu aborder nos lignes, laissant de nombreux cadavres sur le terrain.
Sur la rive droite de la Meuse, nous avons facilement repoussé plusieurs tentatives allemandes sur la côte du Poivre et au sud-est de Thiaumont.
Sept de nos avions ont lancé 46 obus de 120 et 4 de 150 sur les usines de la région de Rombach et de Thionville.
Le capitaine de Beauchamp et le lieutenant Daucourt, pilotant chacun un appareil, sont allés jeter 12 bombes sur les usines d’Essen (Westphalie). Ils sont rentrés indemnes à leur terrain d’atterrissage, après avoir accompli un raid de 800 kilomètres.
Un zeppelin a été chassé de la région de Calais sans qu’il ait pu jeter une bombe.
Une escadre de zeppelins a survolé la côte est de l’Angleterre: 2 d’entre eux ont été abattus, 28 personnes ont été tuées et 99 autres blessées par les bombes qu’avaient jetées les dirigeables.
Les Russes ont fait 1500 prisonniers sur le Stokhod.
Source : La Grande Guerre au jour le jour