Louis Guédet

Mercredi 19 janvier 1916

494ème et 492ème jours de bataille et de bombardement

9h soir  Temps magnifique, froid assez vif. Calme. Avions, on n’y prête pas plus attention qu’au canon. C’est la vie normale ici, sauf la solitude et le désert des rues. La ville est morte. Révision ce matin des allocations militaires, des armées de mobilisés ! Que d’abus ! Beaucoup de sanctions. Nous n’avons pu finir de 9h à 12h que les 1er et 2ème cantons, il nous reste les 3ème et 4ème cantons : ce sera pour mercredi en huit. Passé à la Caisse d’Épargne pour mon service. J’y retourne samedi.

Vendredi au Cercle, invité par Charles Heidsieck avec Mgr Landrieux, M. et Mme Henri Heidsieck, Henri Abelé, Xavier Heidsieck.

Travaillé toute l’après-midi à mon retard.

Impressions, Louis Guédet, Notaire et Juge de Paix à Reims. Récits et impressions de guerre d'un civil rémois 1914-1919, journal retranscrit par François-Xavier Guédet son petit-fils

 Cardinal Luçon

Mercredi 19 – + 8. Nuit tranquille. Visite à M. Debeauvais, aumônier militaire. 2 h. violente canonnade entre batteries adverses.

Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173

Mercredi 19 janvier

Entre Oise et Aisne, nos batteries ont bouleversé les tranchées allemandes de la région de Moulin-sous-Touvent.
En Champagne et en Woëvre, activité de notre artillerie sur divers points sensibles du front ennemi.
Nos avions ont fortement endommagé une batterie ennemie dans les Vosges, près de Metzeral.
Canonnade habituelle partout ailleurs.
Les Russes ont largement progressé autour de Pinsk; ils tiennent toutes les collines qui couronnent la ville à l’est.
Le mystère plane sur les conditions et les circonstances de la capitulation monténégrine. On se montre très sévère à Rome pour le roi Nicolas ler.
On annonce que le kaiser, après avoir visité un hôpital de blessés, serait parti pour l’Allemagne du sud, où il devrait subir une opération.
Le gouvernement serbe a quitté Brindisi pour se rendre à Corfou auprès de l’armée.
Les Autrichiens ont subi de lourdes pertes sous Goritz.
Des manifestations populaires importantes ont eu lieu dans la Suisse romande à propos des faits délictueux imputés aux colonels Egli et de Wattenwyl. Le public se montre de plus en plus irrité contre eux.
Des avions autrichiens ont jeté des bombes sur Ancône.

Source : La Grande Guerre au jour le jour

 

Gros canons français en batterie [soldats autour des canons] : [photographie de presse] / [Agence Rol] :