Paul Hess

Bombardement le soir.

Paul Hess dans Reims pendant la guerre de 1914-1918, éd. Anthropos

 Cardinal Luçon

29 juin – Fête de Saint Pierre et Saint Paul. Sacre de Mgr Neveux à Épernay, dans l’église Notre-Dame. Les quatre sœurs y sont venues. Parmi les assistants, il y avait Mgr Rumeau, Évêque d’Angers et Mgr Sevin, Archevêque de Lyon, qui tous deux m’ont laissé une offrande. A peine rentré d’Épernay, à 7 h 1/2 des obus sont lancés sur la ville. on les entendait passer en sifflant et tomber pas très loin. J’eus grand’peur pour les Sœurs qui étaient encore sur la route. Elles n’eurent pas de mal.

Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173

Mardi 29 Juin 1915.

L’année dernière à ce jour-ci tu as fait la Saint Jean avec papa. On était loin de penser à la guerre et pourtant on en était tout près. Si on avait su, que de plaisirs on se serait donnés. Et cette année, quels changements ! Encore aujourd’hui nous avons reçu des bombes. On avait été quinze jours tranquilles. Quelle vie mon Charles ! Et il y en a, malgré la guerre, que la misère n’atteint pas. Nous en avons notre grande part.

J’espère toujours mon bon tit Lou. Je t’aime.

Hortense Juliette Breyer (née Deschamps, de Sainte-Suzanne) - Lettres prêtées par sa petite fille Sylviane JONVAL

De sa plus belle écriture, Sylviane Jonval, de Warmeriville a recopié sur un grand cahier les lettres écrites durant la guerre 14-18 par sa grand-mère Hortense Juliette Breyer (née Deschamps, de Sainte-Suzanne) à son mari parti au front en août 1914 et tué le 23 septembre de la même année à Autrèches (Oise). Une mort qu’elle a mis plusieurs mois à accepter. Elle lui écrira en effet des lettres jusqu’au 6 mai 1917 (avec une interruption d’un an). Poignant.(Alain Moyat)

Il est possible de commander le livre en ligne


Renée Muller

Le 29 juin le lieut. MUGNIER vient au matin, il revient à 2 heures, il part à Reims le 30 juin ……. il vient nous faire ses petits adieux ; il compte revenir le 2 juillet, mais personne et pas de nouvelles, départ de Mr FRÈRE pour Cormontreuil à la brigade il revient le 4 juillet, toujours se succèdent les compagnies au camp

Renée Muller dans Journal de guerre d'une jeune fille, 1914

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Mardi 29 juin

La journée de la veille a été relativement calme sur tout le front.
Lutte d’artillerie à Souchez, Neuville et Roclincourt (en Artois); bombardement d’Arras par des pièces de gros calibre. Duel d’artillerie entre l’Oise et l’Aisne; ce duel s’est poursuivi à notre avantage. Dans l’Argonne et les Hauts-de-Meuse, à la tranchée de Calonne, les Allemands, après avoir subi leur échec, n’ont plus renouvélé leurs attaques.
Un de nos avions a jeté avec succès huit obus sur les hangars à zeppelins de Friedrischafen. Une palme de moteur, au retour, l’a forcé à atterrir en Suisse, à Rheinfelden.
Les Russes continuent à maintenir les Austro-Allemands sur la plupart des points de leur front. Ils ont reculé en arrière de Zurawno, sur le Dniester. Le général Polivanoff remplace décidément le général Soukhomlinoff au ministère de la guerre.
On annonce que l’Italie va participer par terre et par mer à l’action des Dardanelles et que l’ambassadeur ottoman se prépare à quitter Rome. L’Italie a à se plaindre vivement de la propagande que la Porte a faite contre elle en Libye.
L’un des chefs du parti francophile en Roumanie, M. jean Lahovary, est mort.

Source : La Grande Guerre au jour le jour