Abbé Rémi Thinot

17 NOVEMBRE – mardi –

Toute la nuit, jusqu’à 4 heures 1/2 du matin, méthodiquement, toutes les demi-heures, les allemands ont arrosé la ville. C’est colossalement bête et çà a quel but militaire ? Lequel, détruire des maisons..?

3 heures 1/ 2 ; Les obus de cette nuit ont causé des dégâts effroyables… mais, la grosse misère, c’est St. Remi, frappé un peu avant minuit ; un gros obus est tombé en plein sur une des chapelles rayonnantes de l’abside, celle du fond, plus profonde que les autres, qui est dédiée à la S.S. Vierge. Le projectile a crevé le toit, la voûte, abattu la clef de voûte. La belle statue de Notre Dame de l’Usine et de l’atelier a été projetée sur le pavé… elle n’a rien… un doigt seulement de l’Enfant Jésus a été brisé… mais c’est un amas de pierres, de plâtras indescriptible. Et le trou est immense.

Extrait des notes de guerre de l'abbé Rémi Thinot. [1874-1915] tapuscrit de 194 pages prêté à ReimsAvant en 2017 pour numérisation et diffusion par Gilles Carré.

Paul Hess

Triste nuit, au cours de laquelle il nous a fallu encore nous relever vers 10 h 1/2, les obus tombant assez près, et nous tenir une seconde fois en alerte à 3 h du matin. Bombardement violent. Un obus a troué la voûte d’une chapelle, à la basilique Saint-Remi.

Les journaux disent qu’environ deux cents projectiles ont été envoyés par les Allemands.

Paul Hess dans Reims pendant la guerre de 1914-1918, éd. Anthropos

CPA : collection Véronique Valette
CPA : collection Véronique Valette

Cardinal Luçon

Mardi 17 – Toute la nuit jusqu’à 4 h bombes, avec intermittences ; idem dans la matinée, dans l’après-midi un obus dévaste la Chapelle de la Sainte Vierge à Saint-Remi. La statue est retrouvée intacte.

Réponse aux Évêques de Bretagne et au Cardinal de Paris pour Prières Nationales. Bombes dans la matinée. Bombardement très violent vers 2 h.

Transfert de mon lit de mon bureau-travail (dans le corridor de mon bureau où il se trouvait juste dans la ligne de tir d’une batterie) dans l’anti-chambre, ou corridor communiquant de mon bureau avec la cour d’entrée.

Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. Travaux de l’Académie Nationale de Reims

Paul Dupuy

Pas d’alerte dans la journée ; cela nous est réservé pour la nuit, car les obus s’annoncent à 22H pour continuer lentement jusqu’à minuit, puis encore de 2 à 4H ; comme ils ne paraissent pas être pour un quartier, nous hésitons à nous lever et finissons par ne pas quitter nos lits.

Néanmoins, nous n’avons guère dormi.

Au cours de ces séances, l’esplanade Cérès, la place et la rue Clovis, la rue Hincmar, la rue Polonceaux ont été particulièrement éprouvées. Dans la journée, ce sont les environs de la gare qui, par aéroplanes et canons, ont été surtout visés.

Lettre Charles Coche (16 9bre) annonçant qu’il a quitté Villeneuve pour revenir à Oiry ; sa santé et celle de Madame laissent à désirer.

Paul Dupuy - Document familial issu de la famille Dupuis-Pérardel-Lescaillon. Marie-Thérèse Pérardel, femme d'André Pérardel, est la fille de Paul Dupuis. Ce témoignage concerne la période du 1er septembre au 21 novembre 1914.

Source : site de la Ville de Reims, archives municipales et communautaires


Eugène Chausson

17/11 mardi – Soleil radieux, d’où le matin, continuation d l’odyssée de la nuit (canonnade et bombes) et cela dura toute la journée et encore (moins fort cependant) toute la nuit suivante. Un aéro a encore survolé Reims l’après-midi, n’a occasionné que des dégâts matériels. « Courrier de la Champagne » du 18 novembre

Carnet d'Eugène Chausson durant la guerre de 1914-1918

Merci à Marie-Lise Rochoy, sa petite-fille pour avoir mis en ligne ce beau carnet visible sur ce lien


Victime civile ce jour à Reims

  •  DEGRELLE Lucien   – 17 ans, 85 rue de Beine, victime de bombardement – journalier, décédé en son domicile