Louis Guédet

Lundi 16 novembre 1914

65ème et 63ème jours de bataille et de bombardement

6h1/2 soir  Toute la nuit dernière le canon a fait rage, mais nous avons été épargnés par les obus qui ne sont pas venus dans notre quartier. En sera-t-il de même cette nuit ? C’est si bon de pouvoir un peu dormir, d’oublier sa misère !!

Journée fastidieuse, avec du canon toujours à la clef. J’ai écrit quelques lettres, j’ai pu enfin faire parvenir les effets de mes aimés, mais je ne vie que comme un pauvre malheureux sans énergie, sans courage. J’agis sans trop savoir ce que je fais. Comment avoir plaisir à faire quoi que ce soit !! avec la vie que nous subissons ! Sans espoir de voir nos malheurs cesser bientôt !! Dieu délivrez-nous donc bientôt !!

Absence des feuillets 167 et 168.

Impressions, Louis Guédet, Notaire et Juge de Paix à Reims. Récits et impressions de guerre d'un civil rémois 1914-1919, journal retranscrit par François-Xavier Guédet son petit-fils

Paul Hess

Pendant la nuit, coups de canon et obus. Journée assez calme

Paul Hess dans Reims pendant la guerre de 1914-1918, éd. Anthropos

Cardinal Luçon

Lundi 16 – Nuit tranquille pour la ville ; mais canonnade d’artillerie lourde entre armées. A 9 h 1/2 des bombes passent au-dessus de nos têtes. Nous n’avons pas pu sortir.

Visite à l’Ambulance Sainte-Geneviève. Reçu la lettre du P. de Broglie datée du 13 (ou du 12) arrivée le 16. Mes lettres au Card. Gasparri et au Card. Gasquet, datées du 5 novembre sont arrivées le 12.

Reçu lettre des Évêques de Bretagne, pour Prières nationales.

Bombes toute la nuit 16-17 ; avec arrêts plus ou moins longs.

Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. Travaux de l’Académie Nationale de Reims

Paul Dupuy

16-11 Lettres : d’Hélène (13 9bre) apportant de bonnes nouvelles de Marcel du 7 ; De J. D. (11 et 13 9bre) la dernière contenant les lignes mêmes que notre cher cuirassier a lancées à Épernay également le 7. il se plaint de ne rien recevoir de Reims, et cependant sans compter mes pages parties aujourd’hui, je lui ai écrit les 22-28 8bre, 3 et 9 9bre.

Ne pas pouvoir communiquer plus rapidement de lui à moi et réciproquement est une souffrance de plus s’ajoutant à celles déjà bien suffisantes qu’entraînent pour tous les circonstances actuelles.

Paul Dupuy - Document familial issu de la famille Dupuis-Pérardel-Lescaillon. Marie-Thérèse Pérardel, femme d'André Pérardel, est la fille de Paul Dupuis. Ce témoignage concerne la période du 1er septembre au 21 novembre 1914.

Source : site de la Ville de Reims, archives municipales et communautaires