Louis Guédet

Jeudi 6 mars 1919

1637ème et 1635ème jours

9h matin  Pluie torrentielle et vent de tempête. Malade une partie de la nuit. Je suis tout abattu. On entendait toute la nuit des murs et des cheminées s’effondrer !! C’était lugubre.

8h soir  Visite de Jésus, greffier des 2ème et 4ème cantons de Reims, ce brave Jésus qui avait trouvé cette idée géniale de s’engager pour se sauver des bombardements de Reims ! Le Procureur Bossu le fait revenir « manu militari », presto-subito ! Moi je l’aurais décoré, se faire militaire pour se sauver des bombes ! Çà, c’est trouvé !

Me voici donc avec 2 greffiers de Paix sur 3, Jeanson le greffier du 3ème canton ne va sans doute pas tarder.

J’ai vu le Maire cet après-midi et j’ai une salle à l’École Industrielle au 2ème étage, première salle à droite du bâtiment principal, côté canal. Ce sera parfait. J’ai de plus obtenu que nos greffiers y établissent leurs bureaux.

Rencontré Touzet qui s’embête et m’a dit qu’il viendrait travailler avec moi demain matin. Pierre Givelet, de Courcy, qui est ici chez les Abelé doit m’emmener dimanche à Courcy pour visiter sa pauvre verrerie et les villages de Courcy et de Brimont.

En résumé je n’ai rien fait de l’après-midi avec toutes ces allées et venues, et ces visites, ce sera pour demain.

Mais cela s’organise.

Impressions, Louis Guédet, Notaire et Juge de Paix à Reims. Récits et impressions de guerre d'un civil rémois 1914-1919, journal retranscrit par François-Xavier Guédet son petit-fils

Cardinal Luçon

Jeudi 6 – Visite de M. Tonon (Imécourt) et Nicole aumônier de l’hospice de Sedan

Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173

Jeudi 6 mars

La commission des affaires belge a décidé de proposer au Comité des Dix l’abrogation du traité du mois d’août 1839 qui fixait le statut de la Belgique. Il s’agit de la neutralité de ce pays et de ses limites. On sait que plusieurs groupements belges préconisent des remaniements territoriaux.
Les grandes puissances ont désigné leurs délégués aux trois commissions qui ont été constituées.
A la commission des questions territoriales, la France envoie M. A. Tardieu; l’Amérique, M. Mézès; l’Angleterre, sir Eyre Crowe ; l’Italie, le marquis Salvago Raggi; le Japon, M. Ijuin.
Délégués à la commission économique : Grande-Bretagne, sir George Foster et M. H. Loevling Smith; Italie, MM. Crespi et Ciuffelli; France, MM. Clémentel et Morel ; Japon, MM. Matsui et Soukoui.
Délégués à la commission financière: Italie, MM. Salandra et Crespi; Japon, MM. Chinda et Mori; France, MM. Klotz et Sergent.
Le litige est à l’état aigu – au moins à la Conférence de la paix – entre la Chine et le Japon. La Chine se plaint que le Japon ait voulu établir sur elle un protectorat mal déguisé, une protestation américaine ayant seule fait échouer cette tentative.
M. Lloyd George est arrivé à Paris.

Source : La Grande Guerre au jour le jour