Louis Guédet

Mardi 17 septembre 1918

1467ème et 1465ème jours de bataille et de bombardement

6h soir  Parti à 5h1/2 du matin pour Châlons. Orage en route que j’ai subi avec le Docteur Langlet notre Maire. Vu Dondaine. Donné un tas de signatures, fait mes courses. Couru par une chaleur torride. Je suis revenu exténué. Vu pour André l’abbé Fidrit (George Fidrit, aumônier militaire et de l’Hôtel-Dieu (1865-1947)) pour sa chambre, mais il ne peut pas le nourrir. C’est un problème car à St Etienne c’est moins que suffisant. Enfin on verra.

Sur le quai de Châlons en repartant le Maire m’a présenté au Sous-préfet de Vitry-le-François. Causé quelques instants. Ces Sous-préfets sont tous stylés dans le même moule.

Impressions, Louis Guédet, Notaire et Juge de Paix à Reims. Récits et impressions de guerre d'un civil rémois 1914-1919, journal retranscrit par François-Xavier Guédet son petit-fils

 Cardinal Luçon

Mardi 17 – Donne lettre circulaire au Clergé n° 109. Expédiée à Épernay le 18. Orage dans la nuit

Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173

Mardi 17 septembre

Après avoir repoussé trois contre-attaques ennemies dans la région de Vauxaillon, nous nous sommes emparés du plateau situé à l’est de cette localité. Plus au sud, nous avons dépassé la ferme Mennejean et enlevé la croupe au nord-est de Celles-sur-Aisne. Le chiffre de nos prisonniers dans cette région excède 3500.
Les Anglais ont progressé au sud et au nord du bois de Holnon (région de Saint-Quentin). Ils ont pris le village de Maissemy, au nord-ouest de Saint-Quentin et le système de tranchées situé au sud-est et à l’est du village. Ils ont capturé 100 prisonniers et des mitrailleuses.
Sur le reste du front, leurs patrouilles ont ramené des prisonniers. Canonnade sur la route Arras-Cambrai.
Sur le front américain, activité croissante de l’artillerie et de l’aviation dans le secteur de Saint-Mihiel.
A l’aube, l’ennemi a contre-attaqué à Saint-Hilaire. Il a été facilement repoussé et a laissé des prisonniers.
Sur la rive gauche de la Moselle, les Américains ont avancé leurs lignes de un et demi à trois kilomètres, au delà de Vilcey et de Norroy. Ils ont pris 72 canons abandonnés par l’ennemi dans une fuite précipitée.
Le comte Burian a saisi les belligérants d’une offre de conversation confidentielle en pays neutre.

Source : La Grande Guerre au jour le jour