Louis Guédet
Vendredi 12 juillet 1918
1400ème et 1398ème jours de bataille et de bombardement
5h soir Beau temps, de gros nuages et du vent de tempête. Pas de pluie. Rien de saillant, peu de lettres, été cet après-midi à Songy porter mes lettres par ce vent. Je n’en pouvais plus arrivé là-bas. En revenant le vent me poussait et je n’avais presque pas à pédaler.
Nous voilà remis dans la zone réservée, il faut donc que tous les laissez-passer de nos villages soient révisés par le 4e Armée. (Rayé). Les miens sont en règle, je n’ai donc pas à y voir.
6h soir De la pluie assez abondante durant 20 minutes. La terre est tellement sèche qu’il ne parait pas qu’il vient de tomber de l’eau, qui, du reste, était absorbée au fur et à mesure qu’elle tombait. Les crevasses de la terre en prennent beaucoup. Le temps est assez à la pluie. Il en tomberait toute la nuit que ce ne serait pas une mauvaise chose.
Impressions, Louis Guédet, Notaire et Juge de Paix à Reims. Récits et impressions de guerre d'un civil rémois 1914-1919, journal retranscrit par François-Xavier Guédet son petit-fils
Cardinal Luçon
Vendredi 12 – Via Crucis in Ecclesia altivillarani. Visite d’un Aumonier militaire du 217e3°, m’invitant ä aller parier aux soldats ä Bouzy. Accepts. Visite de M. le Cure de Dizy
Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173
Vendredi 12 juillet
Nous avons élargi nos gains aux lisières de la forêt de Retz, pris le village de Corcy dans sa totalité, la station de Corcy, le château et la ferme Saint-Paul. Une vingtaine de prisonniers sont restés entre nos mains dont un officier.
Des coups de main exécutés dans la région de Maisons-de-Champagne et du mont Sans-Nom, nous ont valu une dizaine de prisonniers.
Les troupes anglaises ont amélioré leurs positions à l’est de Villers-Bretonneux. Elles ont exécuté aux environs de Festubert et de Merris des coups de main heureux, qui leur ont valu des prisonniers et une mitrailleuse.
L’artillerie ennemie a montré quelque activité contre nos positions des deux rives de la Somme.
Sur le front italien, actions habituelles d’exploration et de harcèlement. Le feu d’artillerie a été très vif dans le val de la Brenta. Sur le plateau d’Asiago et au Cornovo, des patrouilles ennemies ont été mises en fuite.
Les aviateurs anglais ont détruit sur le front occidental 9 avions ennemis. Ils ont bombardé des objectifs importants, en particulier dans la région de Lille et aux alentours de Bruges.
Source : La Grande Guerre au jour le jour