Paul Hess

18 décembre 1917 – Vers 17 h, un aéro boche jette une dizaine de torpilles, dont deux tombent au coin de la rue Polonceau et de la Chaussée Bocquaine, disloquant et faisant s’effondrer entièrement la maison où habitaient, à cet endroit, M. et Mme Legris.

Ceux-ci, pris sous les matériaux de leur immeuble, ne peu­vent être dégagés qu’à 20 h. M. Legris, mobilisé et de passage à Reims, est trouvé mort à côté de sa femme qui n’aurait eu, paraît-il que des blessures insignifiantes.

D’autres engins du même genre sont tombés rues Chanzy, Chabaud, esplanade Cérès — où l’on peut voir un énorme enton­noir sur les voies du tramway — et sur la cathédrale.

Paul Hess dans Reims pendant la guerre de 1914-1918, éd. Anthropos

Cardinal Luçon

Mardi 18 – 0°. Nuit tranquille, sauf coups de fusils et mitrailleuses. Jour­née tranquille à Reims ; mais fusillades et mitraillades fréquentes tout autour. Canonnades item ; avions à 5 h. 30, tir contre eux. M. Legné, Conseiller municipal tué dans sa maison vers 5 ou 6 h., angle de la rue Polonceau et de la Chaussée Bocquaine, par un obus lancé d’un avion, qui démolit sa maison (peut-être une torpille). On dit qu’un obus est tombé sur la Cathé­drale, 3ème arc-boutant à partir de la tour Sud.

Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. Par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173