Paul Hess

30 mai 1917 – Bombardement, comme tous les jours.

L’Éclaireur de l’Est annonce qu’il a été envoyé 2 000 obus sur la ville, pour la journée de bombardement d’avant-hier 28 (lundi de la Pentecôte).

Paul Hess dans Reims pendant la guerre de 1914-1918, éd. Anthropos

Cardinal Luçon

Mercredi 30 – + 13°. Nuit tranquille. A 5 h. 30, trois ou quatre bombes (sur batteries ?). Visite à Sainte-Geneviève, à M. le Curé, à l’église. Jour­née assez tranquille. Rue du Pont-Neuf, nous rencontrons un fourgon con­duisant les deux tués d’hier au cimetière, sans prêtre. Les cochers arrêtent d’eux-mêmes pour nous prier de bénir les cercueils. J’ai été touché de cet acte spontané de leur part.

Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173


Mercredi 30 mai

Les Allemands, après avoir bombardé violemment la région d’Hurtebise, ont prononcé deux attaques qui ont été refoulées par nos feux. Toutes nos positions ont été intégralement maintenues.
En Champagne, rencontres de patrouilles dans les secteurs au sud de Nauroy et de Moronvilliers. Nos batteries ont exécuté des tirs efficaces sur les organisations et les voies de communication de l’ennemi.
Sur la rive droite de la Meuse, nous avons enlevé un petit poste allemand au nord de Vacherauville et fait des prisonniers.
Sur le front belge, un poste d’écoute allemand a été attaqué à Kloostesbeek.
Les Italiens ont acquis de nouveaux avantages sur le Carso. Ils ont pris en tout, jusqu’ici, 23681 hommes; 36 canons et 148 mitrailleuses.
Les Anglais ont repoussé des raids au sud-ouest de Lens et à l’ouest de Messines. Ils ont exécuté des coups de main heureux près de Plosgstaert. Canonnade sur les deux rives de la Scarpe.
Le comte Andrassy avait été chargé de reconstituer le cabinet hongrois, il y a momentanément renoncé.
L’adjoint au ministre de la Guerre russe, M. Yakobovitch, déclare que jamais l’armée n’a disposé de tant d’obus.

Source : La Grande Guerre au jour le jour