Louis Guédet

Lundi 24 juillet 1916

681ème et 679ème jours de bataille et de bombardement

7h soir  Temps orageux le jour très chaud, mais on a de la brise. Silence et calme. Ce matin enterrement de la belle-sœur de Jacques. Fait quelques courses le matin, sorti également l’après-midi, rentré absolument rompu. Je ne suis plus guère fort. Rien de saillant à noter. Rencontré M. de Bruignac qui est maintenant beaucoup plus aimable avec moi. Causé de différentes choses, il allait à la Mairie. Pas de nouvelles de chez moi. Pourvu qu’il ne soit rien arrivé. Et voilà ma journée. Quelle triste vie et morne vie.

Reçu lettre des de Vroïl qui sont à Vichy, de Jolivet qui est renvoyé du front à Contrexéville pour soigner ses douleurs. Contrexéville !! Que de souvenirs ce nom remue en moi. Que de charmants moments y ai-je passé avec mon pauvre cher ami disparu Maurice Mareschal sous le toit duquel je suis actuellement réfugié, moi le « Sans-foyer » ! Ces saisons passées ensemble en juin là-bas étaient pour nous de vraies vacances de collégiens ! Que tout cela est loin ! Et tout cela ne reviendra plus, ne revivra plus !!

Impressions, Louis Guédet, Notaire et Juge de Paix à Reims. Récits et impressions de guerre d'un civil rémois 1914-1919, journal retranscrit par François-Xavier Guédet son petit-fils

Cardinal Luçon

Lundi 24 – Passage des Sœurs de l’Archevêché de Reims (se rendant à… pour leur retraite). Visite de Madame Auger, de M du Dresnay.

Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173

Lundi 24 juillet

Sur le front de la Somme, lutte d’artillerie. Au sud de Soyécourt, une attaque, dirigée contre nos nouvelles positions, a échoué sous nos feux.
Sur la rive droite de la Meuse, bombardement du secteur de Fleury. Combats à coups de grenades aux abords de la chapelle Sainte-Fine.
Aux Eparges, une tentative allemande contre nos tranchées a été repoussée par nos feux de mitrailleuses.
Nos avions ont bombardé la gare de Vigneulles, la gare de Thionville où trois incendies se sont déclarés ; les gares d’Arnaville, de Loos et de Saint-Erme, et, de nouveau, la gare et les établissements militaires de Thionville. 115 obus au total ont été lancés.
Douze de nos avions ont bombardé les établissements militaires de Mulheim (rive droite du Rhin) : la gare et les casernes ont été atteintes. Au retour, il y a eu lutte entre nos avions et une escadrille ennemie. Quatre appareils allemands ont été abattus, deux des nôtres ont dû atterrir.
Une pièce ennemie à longue portée a tiré des obus de gros calibre dans la région de Belfort.
Les Anglais livrent bataille de Pozières à Guillemont ; les défenses avancées de l’ennemi ont été prises près de Pozières, où les Allemands se défendent avec acharnement. Nos alliés ont fait de nombreux prisonniers. Le quartier nord de Longueval et les abords de Guillemont ont changé plusieurs fois de mains.
Les Russes ont fait 27.000 prisonniers sur la Lipa depuis le 16. Ils ont capturé 500 Autrichiens dans les Carpathes et pris la ville de Fol sur la mer Noire. M. Sasonof cède le portefeuille russe des Affaires étrangères à, M. Sturmer.

Source : La Grande Guerre au jour le jour


Saint-Erme