Paul Hess
17 mars 1916 – Bombardement violent, commencé à 13 h 1/2.
A mon retour du bureau, passé 18 heures, il n’a pas encore cessé. Les obus tombaient d’abord sur le fort-sec et ensuite sur le quartier Cernay et le boulevard de Saint-Marceaux, probablement vers les batteries installées dans ces directions.
— Depuis quelque temps, le charbon devient rare ; nous paraissons menacés qu’il fasse bientôt défaut.
Paul Hess dans Reims pendant la guerre de 1914-1918, éd. Anthropos
Vendredi 17 mars
Au nord de l’Aisne activité de l’artillerie dans la région du bois des Buttes, au sud de la Ville-aux-Bois. En Argonne nous exécutons des concentrations de feux sur les organisations allemandes au nord-ouest de Varennes et sur les batteries en action aux environs de Montfaucon. A l’ouest de la Meuse, les Allemands, après avoir bombardé violemment notre front Béthincourt-Cumières, ont lancé une attaque contre nos positions du Mort-Homme. Ils n’ont pu prendre pied en aucun point et ont dû se replier vers le bois des Corbeaux où nos tirs de concentration leur ont fait subir des pertes importantes. Sur la rive droite de la Meuse, grande activité d’artillerie autour de Douaumont et de Vaux. Aucune attaque d’infanterie. Nous avons pris, toutefois, sous notre feu des troupes en mouvement. En Woëvre, bombardement assez intense dans les secteurs du pied des Côtes. Le général Roques remplace le général Galieni au ministère de la Guerre. Les Italiens, en dépit de violentes attaques autrichiennes, maintiennent les positions conquises dans le Carso. L’amiral Tirpitz, minstre de la Marine allemande, a démissionné. Son successeur est von Capelle.