Louis Guédet
Lundi 20 septembre 1915
373ème et 371ème jours de bataille et de bombardement
5h soir La nuit a été calme et la journée. Voilà le canon seulement qui tonne un peu. Les aéroplanes ronflent par cette journée d’automne ensoleillée splendide. Est-ce pour cette nuit ? Est-ce pour demain ? Voilà les questions que chacun se pose avec une certaine angoisse, une certaine appréhension, d’autant plus que notre État-major n’a qu’une demi-confiance en cet effort. Cette attente est toutefois bien pénible. Reçu lettre de Madeleine qui est également fixée sur cette grande attaque et s’en inquiète pour moi. Nous verrons ! Je suis si las que tout cela m’indiffère.
Impressions, Louis Guédet, Notaire et Juge de Paix à Reims. Récits et impressions de guerre d'un civil rémois 1914-1919, journal retranscrit par François-Xavier Guédet son petit-fils
Paul Hess
Lorsqu’à 16 heures, je quitte l’Hôtel de Ville pour aller rue Pasteur, assister à la mise en bière de notre pauvre oncle Simon, les obus sifflent fréquemment.
Paul Hess dans Reims pendant la guerre de 1914-1918, éd. Anthropos
Cardinal Luçon
Lundi 20 – Nuit tranquille. Couché au sous-sol pour mieux dormir. Donné au Bulletin allocution d’hier. 3 h. 1/2, quelques bombes. Canonnade violente entre les deux armées, de 4 h. à 6 h. Aéroplanes.
Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173
Lundi 20 septembre
La flotte britannique, en liaison avec notre artillerie lourde de la région de Nieuport, a bombardé les organisations allemandes du littoral belge.
Le tir de l’ennemi a diminué sur le front d’Artois, où notre artillerie continue à bombarder les ouvrages allemands. Canonnade et lutte de bombes près de Roye.
Trois attaques allemandes échouent à Sapigneul (canal de l’Aisne à la Marne). En Champagne, l’ennemi ne riposte que faiblement à notre feu; par contre, il bombarde avec violence la région entre Aisne et Argonne.
Nous avons détruit certaines de ses organisations sur les Hauts-de-Meuse (tranchée de Calonne), en forêt d’Apremont, à Flirey et dans les Vosges. Quatre de ses dépôts de munitions ont explosé.
Nous avons abattu un taube près de Saint-Mihiel.
L’artillerie belge a obtenu des succès près de Knoke.
Les Anglais et les Allemands se bombardent mutuellement près d’Ypres.
La ligne russe tient fortement en Volhynie, où les Autrichiens subissent des échecs répétés. Les Allemands, par contre, redoublent d’efforts dans la région de Dwinsk.
Les communications ont été rétablies, après une suspension de quelques jours, entre la Roumanie et la Hongrie.
M. Lloyd George, dans un discours, a affirmé une fois de plus sa certitude de la victoire.
Source : la Grande Guerre au jour le jour