Louise Dény Pierson
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En septembre, notre école organise des vacances de repos pour les élèves.
Je fais partie du groupe et nous partons passer un mois à Châteauneuf-en-Thymerais, dans l’Eure-et-Loir, en bordure d’une magnifique forêt et en lisière des champs de la Beauce.
Repos bienvenu, qui nous remet de nos frayeurs journalières de la vie à Reims.
Pendant le trajet que j’ai fait, au début de l’après-midi, pour me rendre à la maison de retraite par les boulevards de la Paix, Gerbert et Victor-Hugo, les explosions d’arrivées ne cessent pas de se faire entendre sur la gauche ; les obus tombent vraiment dru et j’ai lieu d’être étonné d’un spectacle donnant une impression frappante de calme, lorsque je pénètre dans l’établissement, rue Simon 26. De vieux pensionnaires que le vacarme des éclatements au dehors n’inquiète pas, font tranquillement leur partie de billard. C’est tout de même un curieux contraste.
Notre pauvre oncle Simon, soigné à l’infirmerie installée maintenant au sous-sol, a été sérieusement blessé aux deux jambes, d’après l’infirmière. Visiblement, il souffre, mais le brave homme se plaint à peine. Il tient à me dire tout le plaisir que lui font mes visites, aussi je suis heureux de pouvoir aujourd’hui lui consacrer plus de temps qu’en semaine.
Paul Hess dans Reims pendant la guerre de 1914-1918, éd. Anthropos
Cardinal Luçon
Dimanche 5 – Nuit tranquille, quoique assez bruyante jusque vers 11 h. et troublée par la grosse artillerie de temps en temps. Retraite du mois. Expédié projet de Lettre aux Cardinaux pour souscription pour le relèvement Franco-Belge.
Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173