Cardinal Luçon

Vendredi 12 – Dit messe. Visite de Mère Assistante de la Congrégation Notre-Dame à 9 h. 30. Visite de Sœur Germaine, directrice de notre union Remo-Ardennaise. (L’Inspecteur veut l’interroger sur l’Union Remo-Ardennaise). Visite de M. et Mme du Dore. Visite de Madame la Générale Emile Lavisse. Visite de Mme Delpit, de M. de la Tour d’Artaise. Visite de M. Alix du Petit Journal. A 10 h. soir alerte, canon allemand ; on va ä la cave, environ 45 minutes (10 tues, 60 blesses).

Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173

Vendredi 12 avril

Notre artillerie s’est montrée active entre Montdidier et Noyon. Au cours de divers combats, nous avons fait une trentaine de prisonniers.
Un détachement ennemi pris sous nos feux dans la région d’Orvillers-Sorel, s’est dispersé avant d’avoir abordé nos lignes.
Au nord-ouest et à l’est de Reims, nous avons réussi des coups de main et ramené une douzaine de prisonniers et une mitrailleuse. En Champagne, l’ennemi a attaqué nos postes avancés à l’est de Souain et a été repoussé après un vif combat. Une autre tentative ennemie en forêt d’Apremont, a échoué sous nos feux.
Sur le front britannique, les Allemands ont lancé une nouvelle et puissante attaque contre les positions de nos alliés entre la Lys, à Armentières et la rive est du canal d’Ypres-Comines. Des combats acharnés ont été livrés. Au nord d’Armentières, la puissance des assauts ennemis a obligé les troupes anglaises à se retirer sur la ligne Wytschaete-hauteurs de Messine-Ploegsteert.
Des détachements d’infanterie allemande qui avaient réussi à pénétrer dans Messines en ont été chassés par une contre-attaque. Armentières, rendue intenable par les gaz toxiques, a été évacuée. Au sud de la ville, les Allemands se sont établis sur la rive gauche de la Lys, en certains endroits à l’est d’Estaires et dans le voisinage du Bac-Saint-Maur. L’ennemi a pris et reperdu Lestrem.
M. Clemenceau publie le texte de la lettre de Charles 1er qui reconnaît nos droits sur l’A1sace-Lorraine.

Source : La Grande Guerre au jour le jour