Louis Guédet

Mercredi 16 octobre 1918

1496ème et 1494ème jours

11h  La pluie. Je suis fatigué et surtout ce retour à Reims m’obsède et m’effraie ! Je ne sais pourquoi ?! Je suis si profondément las ! découragé.

3h  Peu de courrier. Il pleut toujours. Lettre de Mme Mareschal qui veut aller à Reims, je lui dis d’envoyer M. Girard qui est en ce moment à Paris et pourra voir sur place à un laissez-passer.

Je pense que Jean va rentrer de Paris tout à l’heure, on est allé le chercher.

Les journaux relatent le rejet de la demande d’armistice des allemands, on veut aller jusqu’au bout, on a raison. (Rayé).

5h  Jean vient de rentrer. Il parait que (rayé) les gourbis (rayé) !! cela se (rayé) (rayé). Comme le dit Jean !! comme je lui faisais la réflexion qu’il était regrettable qu’il n’ait pas rapporté, conservé quelques souvenirs de ses combats : « Il n’y a que ceux qui ne se battent pas qui collectionnent ces choses-là, pour faire croire qu’ils y ont été !! C’est exact ! (Rayé) de plaire et (rayé) à Reims ! Quand il n’y avait plus de danger à courir !! (Rayé) à notre lâche !

Impressions, Louis Guédet, Notaire et Juge de Paix à Reims. Récits et impressions de guerre d'un civil rémois 1914-1919, journal retranscrit par François-Xavier Guédet son petit-fils

 Cardinal Luçon

Mercredi 16 – Départ de M. Camu et de M. Lecomte. Visite de M. Pierson, Capitaine, de Reims rue Boulart. Visite de M. Igier curé de Roisy, rapatrie par le recul des Allemands

Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173

Mercredi 16 octobre

Sur l’ensemble du front, nous sommes restés en contact étroit avec l’infanterie ennemie.
Au sud de la Serre, nous avons occupé Monceau-les-Loups, et nous sommes parvenus à un kilomètre au sud d’Assis-sur-Serre. Avec la coopération des troupes italiennes, nous avons enlevé et dépassé Sissonne.
Plus à l’est, malgré une vive résistance de l’ennemi, nous avons progressé sur la rive nord de l’Aisne.
Les Anglais ont repoussé une série d’attaques d’infanterie contre leurs positions à l’est de la Selle, aux environs de Solesmes.
Les armées de Flandre, sous les ordres du roi des Belges, ont attaqué. La 2e armée britannique, progressant de sept kilomètres, a atteint les faubourgs de Menin. L’armée belge a progressé de huit kilomètres vers Thourout.
L’armée française a pris Roulers. Il y a 8000 prisonniers.

Source : La Grande Guerre au jour le jour