Louis Guédet

Jeudi 14 septembre 1916

733ème et 731ème jours de bataille et de bombardement

7h3/4 soir  le calme. Beau temps froid, les feuilles commencent à tomber !! Journée fatigante, exténuante. Du monde toute la matinée, à peine le temps d’écrire un mot à ma pauvre femme. Après-midi audience réquisitions militaires avec mon greffier et mon adjoint militaire. Rien que des conciliations. Déjeuné avant au Cercle, rue Noël, invité par Charles Heidsieck, avec Émile Charbonneaux, adjoint, de Bruignac, adjoint, Ducancel-Hébert, Georget des Docks, Gérardin et son fils (Fernand Gérardin-Dutemple (1896-1965)) et Henri Abelé. Causé d’un tas de choses pour l’avenir en vue du dégagement de Reims. Tous forts aimables avec moi. « Les temps sont changés !! » Avant la Guerre je ne comptais pas…  maintenant on…  daigne…  me…  connaître !! Cela me fait sourire. Rentré chez moi à 5h1/2 pour m’atteler à mon courrier. J’en ai encore pour demain, en plus de mon audience de conciliations et affaires civiles. Je suis fatigué et…  si triste, si seul !

Impressions, Louis Guédet, Notaire et Juge de Paix à Reims. Récits et impressions de guerre d'un civil rémois 1914-1919, journal retranscrit par François-Xavier Guédet son petit-fils

 Cardinal Luçon

Jeudi 14 – Nuit tranquille. Beau temps.

Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173

104


Jeudi 14 septembre

Au nord de la Somme, la bataille s’est poursuivie avec un succès prononcé pour nos armes. Le village de Bouchavesnes a été enlevé par nos troupes au cours d’un brillant combat, malgré la résistance de l’ennemi, qui s’était puissamment retranché. Nos troupes ont encore progressé plus à l’est, prenant d’assaut la ferme du bois Labé, au sud-est de Bouchavesnes. Par ailleurs, nous élargissions nos positions dans la partie de notre front qui fait face au village de Combles et nous enlevons d’assaut, au sud de la ferme Le Priez, tout un système de tranchées.
Les Allemands ont fait de nombreux efforts pour regagner le terrain perdu. Une forte attaque avait réussi d’abord à reprendre la ferme du bois Labé, puis elle en a été chassée. De même nous avons gardé intégralement notre avance à la cote 76. Notre butin pour les deux derniers jours, monte à 2300 hommes, 10 canons, 40 mitrailleuses.
Nous avons fait 70 prisonniers à l’est de Fleury, sur la rive droite de la Meuse.
Les Anglais, dans la Somme, ont arrêté une attaque près de la ferme du Mouquet.
Les Roumains ont contre-attaqué les Germano-Bulgares en Dobroudja et leur ont pris 8 canons.
Les Russes ont arrêté une offensive austro-allemande au sud d’Halicz.

Source : La Grande Guerre au jour le jour


Bouchavesnes