Louis Guédet

Mardi 23 mai 1916

619ème et 617ème jours de bataille et de bombardement

6h soir  Temps couvert, lourd orageux. Le calme. Audience de simple police de 2h à 5h, quelques cas intéressants, et surtout pris le parti de relaxer pour tous les procès faits aux voituriers qui sont obligés d’aider au déchargement de leurs voitures pour le réapprovisionnement des maisons d’alimentation, boucheries, boulangeries, épiceries, débits, etc …  Les gendarmes s’en donnaient à cœur joie. J’espère qu’ils comprendront la leçon. Et voilà ma journée qui m’a un peu fatigué.

Impressions, Louis Guédet, Notaire et Juge de Paix à Reims. Récits et impressions de guerre d'un civil rémois 1914-1919, journal retranscrit par François-Xavier Guédet son petit-fils

Paul Hess

23 mai 1916 – Entendu, vers 21 h, quelques explosions qui me paraissaient être des arrivées d’obus. J’apprends, le lendemain matin que deux canonniers ont été tués à la ferme Prévot-Démolin, au bout de l’avenue de Laon.

Paul Hess dans Reims pendant la guerre de 1914-1918, éd. Anthropos

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Cardinal Luçon

Mardi 23 – Nuit tranquille. + 15°. Visite de M. Debeauvais. La 52e Divi­sion s’en va. Visite de M. Millac.

Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173

Mardi 23 mai

En Argonne, nous avons bombardé énergiquement Nantillois, Montfaucon et le bois de Cheppy. Sur la rive gauche de la Meuse, nous avons progressé au sud de la cote 287 et repris plusieurs petits ouvrages occupés par l’ennemi. A l’ouest du Mort-Homme, nos contre-attaques nous ont permis de chasser l’ennemi de quelques nouveaux éléments de tranchées occupés par lui.
Sur la rive droite, après une puissante préparation d’artillerie, notre infanterie s’est portée à l’assaut des positions allemandes sur un front d’environ 2 kilomètres, depuis la région à l’ouest de la ferme Thiaumont jusqu’à l’est du fort de Douaumont. Sur tout le front attaqué, nos troupes ont enlevé les tranchées allemandes; elles ont pénétré dans le fort de Douaumont
, dont l’ennemi tient encore la partie nord. De nombreux prisonniers sont restés entre nos mains.
Sur les Hauts-de-Meuse (bois Bouchot), nous avons enlevé 300 mètres de tranchées et fait des prisonniers.
Un avion allemand a été abattu à Wizzele (Nord); deux autres en Alsace ( près de Thann et au Bonhomme).
Une patrouille allemande a été repoussée par les Belges sur l’Yser.
Un détachement de cosaques a opéré sa jonction avec les troupes anglaises du général Gorringe, en Mésopotamie.

 

Source : La Grande Guerre au jour le jour