Louis Guédet

Vendredi 9 mai 1919

1701ème et 1699ème jours

9h soir  Temps excessivement chaud ! Promené le matin dans Charleville au bord de la Meuse, ce qui me rappelait le pays mosellans à Metz, même fraîcheur, même humidité de l’atmosphère, douceur exquise qui ne peut se décrire et qui vous berce comme dans un rêve ouaté de brume et de soies…

Parti à midi 1/2 seulement et arrivé à 5h fatigué. J’ai remarqué sur ma route quantités de troupeaux de chevaux et des cultures… On descend à Charleville et non à Mohon maintenant, en faisant de Mohon un immense circuit d’une heure qui contourne toute la boucle de la Meuse pour revenir à Mézières et Charleville.

Arrivé ici à 5h, rencontré Luchesse avec le nouveau Commissaire de Police qui doit me servir de ministère public en simple police. Ici monceau de lettres, que je viens de finir d’ouvrir, et il me faut répondre !!! Et des clients qui ne décollent jamais !! Thiénot qui est gentil !!… Houlon !! qui m’a conté qu’Emile Charbonneaux l’ai traité de bouché parce qu’il faisait une observation au sujet du projet d’établissement de la Gare de Petite vitesse derrière les casernes de cavalerie !!

Impressions, Louis Guédet, Notaire et Juge de Paix à Reims. Récits et impressions de guerre d'un civil rémois 1914-1919, journal retranscrit par François-Xavier Guédet son petit-fils

Cardinal Luçon

Vendredi 9 –Visite à Mgr Tessier à Châlons, à M. le Préfet (Chapion), aux deux secrétaires de Préfecture ; au Général Debeney, non trouvé ; au Général Dupert, trouvé.

Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173

 Vendredi 9 mai

Les délégués allemands étudient le texte des préliminaires de paix. M. de Brockdorf-Rantzau ayant, par avance, déclaré qu’il n’accepterait d’autre paix que celle qui serait conforme aux principes wilsoniens.
Un pacte a été conclu entre MM. Wilson, Clemenceau et Lloyd George.
Il a été porté à la connaissance du public par la note suivante:
« En plus des garanties fournies par le traité de paix, le président des États-Unis d’Amérique s’oblige à proposer au Sénat des États-Unis, et le premier ministre de la Grande-Bretagne s’oblige à proposer au parlement de la Grande-Bretagne un engagement soumis à l’approbation du Conseil de la Société des nations aux termes duquel les États-Unis et la Grande-Bretagne viendront apporter immédiatement leur assistance à la France en cas d’une agression non provoquée dirigée contre-elle par l’Allemagne. »
M. Barzilai est revenu à Paris.
Les Trois continuent à délibérer sur la question de l’Adriatique. Un texte de préliminaires devant être remis sous peu à l’Autriche, dont les délégués seront mandés à Saint-Germain-en-Laye.

Source : La Grande Guerre au jour le jour