Louis Guédet

Du mercredi 21 juillet 1915 312ème et 310ème jours de bataille et de bombardement au mercredi 4 août 1915 326ème et 324me jours de bataille et de bombardement :

Voyage à Paris et repos auprès de mes chers aimés à St Martin. J’en reviens plus triste, plus endolori, mais plus déterminé à faire mon devoir jusqu’au bout, quoique bien découragé.

Ne sachant que faire que décider pour mon déménagement d’ici. Dois-je le faire et quitter enfin mes Ruines qui m’accablent et m’attristent à chaque jour, à chaque instant. Je ne sais quelle résolution prendre. En avons-nous pour quelques semaines avant d’être délivrés et respirer, ou dois-je envisager un second hivernage…  sur le front ?? Quelle angoisse ? Que faire ? Que décider ?

Impressions, Louis Guédet, Notaire et Juge de Paix à Reims. Récits et impressions de guerre d'un civil rémois 1914-1919, journal retranscrit par François-Xavier Guédet son petit-fils

Paul Hess

L’Éclaireur de l’Est, parlant du bombardement d’hier, dit qu’il a été envoyé en ville, de 500 à 600 obus.

Au cours de la tournée que j’ai l’habitude de faire, en pareil cas, on m’apprend, rue du Cloître, qu’un projectile, le cinquième, est tombé hier chez mon beau-frère P. Simon-Concé ; j’en vois en effet les dégâts dans le vestibule d’entrée du n° 10, où il a éclaté après avoir traversé une fenêtre et le plancher d’un appartement au 1er étage.

Il est tombé un obus, – ce n’est pas le premier non plus – sur la maison 96 rue Ponsardin, appartenant à mon beau-père et habitée, avant la guerre, par M. Gossiôme, commissaire-priseur.

Toute la rue du Barbâtre a été fort éprouvée. La boulangerie Cocain-Courty, au 41 a reçu, elle aussi, un obus, le second, qui y a fait de nouveaux dégâts. En face, la maison de vins de Champagne Quenardel, où est installé un cantonnement du 291e d’Infanterie, a eu son toit entièrement défoncé, etc.

Paul Hess dans Reims pendant la guerre de 1914-1918, éd. Anthropos

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 Cardinal Luçon

Mercredi 21 – Nuit tranquille. Écrit (fait écrire) à la machine la Lettre aux Cardinaux, pour Prière publique n°80.

Visite à M. le Lieutenant-Colonel Colas. Dans l’après-midi, 4 aéroplanes français.

Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173

 

21 rien le 21 le poulain est …(?) vive discussion avec ceux du moulin

Renée Muller dans Journal de guerre d'une jeune fille, 1914

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Mercredi 21 juillet

Violent bombardement, en Artois, autour de Souchez et de Neuville-Saint-Vaast. Combat à la grenade à proximité du château de Carleul.
Canonnade dans la vallée de l’Aisne. Soissons a été bombardée. Reims a subi le même sort et plusieurs victimes sont tombées, dans la population civile.
Sur les Hauts-de-Meuse, deux attaques allemandes ont été repoussées aux Eparges. Canonnade à Fay-en-Haye et au bois Le Prêtre.
Quatre de nos avions ont jeté en tout quarante-huit obus sur la gare de Challerange, au sud de Vouziers. Six avions ont bombardé la gare de Colmar, atteignant les bâtiments, les voies et les trains. La ville n’a pas été touchée. Nos appareils sont rentrés indemnes; un dirigeable français a lancé 23 obus sur la gare militaire et le dépôt de munitions de Vigneulles-les-Hattonchâtel.
Les Allemands avancent en Courlande, dans le secteur Riga-Chavli. Les Russes ont pris une nouvelle ligne de défense sur la Narew, tout en faisant de brillantes contre-attaques. Ils ont cédé à l’ennemi certains passages entre Wieprz et Bug, et repoussé de furieux assauts à Grabovietz. On calcule que les Austro-Allemands ont maintenant quatorze corps d’armée près de Lublin et disposent de forces beaucoup plus grandes encore dans la Pologne septentriona
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