La « Chanson de Craonne », chanson pacifiste de 1917, est bien connue.

Robert Guédet en a envoyé un exemplaire manuscrit à son père, Louis Guédet, de Berry-au-Bac dans l’Aisne où il était cantonné en 1917.

C’est apparemment une des premières versions de cette chanson.

Chanson donnée à Robert Guédet dans les tranchées de Berry-au-Bac en 1917

Lorsqu’au bout de 8 jours
Le repos terminé
On va reprendre les tranchées
Not place est si utile
Car sans nous on prend la pile
Mais voilà que maintenant on en a raison
Personne ne veut plus marcher
Le cœur bien gros et dans un sanglot

On dit adieu aux civelots
Même sans tambour ni trompette
On s’en va en baisant la tête.

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Nous voilà parti avec sac au dos
On dit adieu au repos
Car pour nous la vie est dure
C’est horrible je vous l’assure
Dans la Somme là-haut
On va se faire descendre
Sans même pouvoir se défendre
Car si nous avons de très bons canons
Les Boches répondent à leur son
Forcé de se tenir là dans la tranchée
Attendant l’obus qui viendra nous tuer.

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8 jours de tranchées
8 jours de souffrance
Pourtant on a l’espérance
Que demain viendra la relève
Que nous attendons sans trêve
Lorsque dans la nuit et dans le silence
On voit quelqu’un qui avance
C’est un officier de chasseurs à pied
Qui vient pour nous relever
Et doucement dans l’ombre
Sous la pluie qui tombe
Les p’tits chasseurs viennent creuser leur tombe.

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(Refrain)

Adieu la vie adieu l’amour
Adieu toutes les femmes
C’est pas fini c’est pour toujours
De cette guerre infame
C’est à Craonne sur le plateau
Qu’on doit laisser sa peau
Car nous sommes tous des condamnés
Nous sommes des sacrifiés.

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C’est malheureux à voir sur les grands boulevards
Tous les gros qui font la foire
Car pour eux la vie est rose
Pour nous ce n’est pas la même chose
Au lieu de se promener tous ces embusqués
Feraient mieux de monter aux tranchées
Car c’est pour leurs biens
Nous qui n’avons rien
Nous les pauvres purotins
Que tous nos camarades sont étendus là
Pour défendre le bien de tous ces gens-là.

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Ceux qui ont le pognon
Ceux-là viendront
C’est pour eux qu’on se crève
Car c’est fini
Car nos troupiers
Vont tous se mettre en grève
C’est à vot tour messieurs les gros
De monter sur le plateau
Car si vous voulez faire la guerre
Payez-là de votre peau.

Texte transcrit le 5 mars 2020