Louis Guédet
Vendredi 5 juillet 1918
1393ème et 1391ème jours de bataille et de bombardement
2h soir Temps redevenu magnifique. Été ce matin à Vitry-la-Ville porter mon courrier et revenu avec ma bicyclette réparée. Puisse-t-elle aller maintenant. Rien de saillant. Envoyé mon partage Chomin (à vérifier) à mettre au net par M. Millet. Écrit quelques lettres et puis c’est tout. Quelle triste existence, ne pouvoir rien faire d’utile, ni gagner pour ainsi dire quoique ce soit. C’est le comble de la misère, et rien en perspective.
Le bas de la page a été découpé.
Impressions, Louis Guédet, Notaire et Juge de Paix à Reims. Récits et impressions de guerre d'un civil rémois 1914-1919, journal retranscrit par François-Xavier Guédet son petit-fils
Cardinal Luçon
Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173
Vendredi 5 juillet
Entre Oise et Aisne, nous avons exécuté une opération locale au nord de Moulin-sous-Touvent. Nos troupes ont enlevé les positions ennemies sur un front de 3 kilomètres et une profondeur atteignant 800 mètres en certains points. Le chiffre des prisonniers est de 457 dont 7 officiers. Nous avons capturé 30 mitrailleuses.
A l’ouest de Château-Thierry, une contre-attaque ennemie dans la région de Vaux a échoué sons nos feux. Des prisonniers sont restés entre nos mains.
D’autres tentatives allemandes au nord-est de Moncel et en Haute-Alsace n’ont obtenu aucun résultat.
Sur le front britannique, les Allemands, après un violent bombardement, ont attaqué et repris la plus grande partie du terrain que nos alliés avaient gagné il y a quelques jours dans une action de détail. Les Anglais ont exécuté des coups de main heureux dans le voisinage de Boyelle, Moyenneville et Merris. Chacun d’eux leur a valu quelques prisonniers.
En Macédoine, un coup de main ennemi a été repoussé avec des pertes sérieuses, après une lutte corps à corps.
Les Italiens ont continué à progresser sur la basse Piave, malgré les difficultés du terrain. Ils ont capturé 1900 prisonniers, dont 45 officiers, bon nombre de mitrailleuses et des canons de tranchées. Dans la région du Grappa, ils ont contenu une contre-attaque ennemie au sommet du val San Lorenzo; le nombre total des prisonniers monte ici à 25 officiers et 596 hommes.
Les troupes françaises ont fait un brillant coup de main sur le plateau d’Asiago à Zocchi.
Source : La Grande Guerre au jour le jour