Louis Guédet

Samedi 3 novembre 1917

1149ème et 1147ème jours de bataille et de bombardement

8h matin  Temps nuageux doux. Bataille vers 4h1/2 qui a duré 3/4 d’heure, un coup de main sans doute. Très mal dormi, j’étais très fatigué d’hier. Ma valise est prête. Hier j’ai eu bien difficile de trouver quelqu’un pour me la porter tout à l’heure jusqu’à la place d’Erlon, au coin de l’impasse St Jacques ou stationne l’autobus. Enfin le brave père Bonnet, le chaudronnier de la rue des Capucins, 21, m’a promis de me la porter, lui ou son fils. Tout à l’heure je vais aller à la Poste, aussitôt après je déjeunerai pour être à 11h1/2 place d’Erlon pour prendre ma place. Je laisse Lise seule et j’espère qu’Adèle va rentrer cet après-midi. Cela m’ennuie un peu de laisser cette pauvre vieille seule. A la Grâce de Dieu !!

Impressions, Louis Guédet, Notaire et Juge de Paix à Reims. Récits et impressions de guerre d'un civil rémois 1914-1919, journal retranscrit par François-Xavier Guédet son petit-fils

Paul Hess

3 novembre 1917 – Canonnade de nos pièces, le matin, à 4 h.

Paul Hess dans Reims pendant la guerre de 1914-1918, éd. Anthropos

Cardinal Luçon

Samedi 3 – + 11°. Nuit tranquille sauf canonnade française du nord à l’est entre 3 et 4 h. du matin. Via Crucis in Cathedrali à 4 h. Visite des Américains à la Cathédrale. Visite à M. Lacourt.

Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173

Samedi 3 novembre


Les premières conséquences de la victoire de la Malmaison se sont affirmées.
L’ennemi, menacé sur sa droite, pressé par notre infanterie, écrasé par notre artillerie qui des positions nouvellement conquises bombardait sans relâche ses organisations du sud de l’Ailette, a été contraint d’abandonner le Chemin des Dames auquel il se cramponnait depuis six mois.
Sur un front d’une vingtaine de kilomètres depuis la ferme Froidmont jusqu’à l’est de Craonne, nos troupes, descendant les pentes nord du Chemin des Dames, ont occupé les positions allemandes sur une profondeur qui dépasse un kilomètre en certains points. Les villages de Courtecon, Cerny-en-Laonnois, Ailles et Chevreux sont en notre possession. Nos patrouilles, tenant le contact avec l’ennemi, ont atteint l’Ailette entre Braye-en-Laonnois et Cerny.
Des avions allemands ont bombardé Calais et Dunkerque. Dégâts matériels peu importants. Pas de victimes dans la population civile.
17 de nos avions ont lancé 2500 kilos de projectiles sur la ville d’Offenburg (grand duché de Bade). Dix appareils ennemis ont été descendus par nos pilotes.
L’artillerie italienne et l’artillerie austro-allemande tonnent sur le Tagliamento.
Von Hertling est nommé chancelier allemand en remplacement de Michaëlis.

Source : La Grande Guerre au jour le jour

Source : collection Patrick Nerisson