Louis Guédet
Mercredi 3 octobre 1917
1118ème et 1116ème jours de bataille et de bombardement
9h Lettre de Jean !! Quelle émotion. Il est sain et sauf ! Nous ne pouvons en croire à nos yeux. Il va bien mais l’a échappé belle. Le 24 septembre il a été intoxiqué et aveuglé par les gaz, il n’a pas voulu être évacué, le brave enfant. Ne voyant plus clair, il a fait prévenir par un camarade son frère Robert, mais ce camarade n’a pas fait la commission. Voilà l’explication du mutisme de Jean et du silence de Robert, objet de toutes nos angoisses. Nous revivons !! Nous revenons à la vie. Pourvu qu’ils soient tous deux bientôt hors de la ligne de feu et au repos !! J’écris à André pour le tranquilliser !
Impressions, Louis Guédet, Notaire et Juge de Paix à Reims. Récits et impressions de guerre d'un civil rémois 1914-1919, journal retranscrit par François-Xavier Guédet son petit-fils
Paul Hess
3-4-5 octobre 1917 – Bombardements.
Paul Hess dans Reims pendant la guerre de 1914-1918, éd. Anthropos
Cardinal Luçon
Mercredi 3 – Nuit tranquille ; + 15°. Vers 4 h. petit orage. A 7h. gouttes de pluie.
Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173
Mercredi 3 octobre
Activité marquée des deux artilleries sur le front de l’Aisne, notamment dans le secteur de Craonne. Deux coups de main ennemis, l’un au nord de Braye-en-Laonnois, l’autre dans la région d’Ailles, sont restés sans résultat.
Dans la région au nord-ouest de Reims, notre artillerie a dispersé des rassemblements ennemis.
Sur la rive droite de la Meuse, la lutte d’artillerie a pris un caractère de grande ampleur pendant la nuit, depuis Samogneux jusqu’à Bezonvaux. Les Allemands ont, à deux reprises, attaqué nos tranchées dans le secteur de Beaumont. Nos feux ont, chaque fois, arrêté les assaillants en leur infligeant des pertes sensibles.
Des avions allemands ont attaqué de nouveau la ville de Dunkerque; le bombardement a causé de sérieux dégâts matériels. On signale de nombreuses victimes parmi la population civile.
En représailles, nos aviateurs ont jeté des bombes sur Stuttgart, Trèves, Coblentz et Francfort-sur-le-Mein.
2120 kilos d’explosifs ont été jetés sur les dépôts de Roulers, 6000 sur les gares de Metz-Sud, Woippy, Thionville, l’aérodrome de Chambley, etc.
Les Allemands ont tenté avec des troupes fraîches cinq attaques successives sur la partie du front britannique comprise entre la route Ypres-Reims et le bois du Polygone. Une sixième n’a pas été plus heureuse, et l’ennemi a subi à chaque fois des pertes considérables.
Source : La Grande Guerre au jour le jour