Louis Guédet

Impressions, Louis Guédet, Notaire et Juge de Paix à Reims. Récits et impressions de guerre d'un civil rémois 1914-1919, journal retranscrit par François-Xavier Guédet son petit-fils

Paul Hess

Dimanche 6 mai 1917 – Bombardement.

On signale deux tués et un blessé au cours de l’après-midi, à la suite de l’arrivée d’un obus dans le jardin de la maison Amou­reux, rue d’Anjou.

Paul Hess dans Reims pendant la guerre de 1914-1918, éd. Anthropos

Cardinal Luçon

Dimanche 6 – + 9°. Visite et allocution aux soldats du 125e, colonel Maurel. A 2 h. 30, bombes à l’angle de la rue d’Anjou et de la rue des Anglais. Vitres cassées dans mon cabinet. Bombes sifflent de 2 h. 30 à 4 h. Le petit Jean, notre voisin, de 4 ou 5 ans, est tué, à la porte de la cave, d’où le beau soleil l’avait invité, lui et les autres personnes de la maison, à sortir. Notre voisin, M. Bulteaux, sacristain de Saint-Maurice est blessé. Mort le 10 ou 11 mai à l’hôpital de la Place Muzeux, où je suis allé le voir. Sous­cription ouverte par Mgr Gibier, en divers journaux. Lettre de remercie­ment (Recueil, p. 121 et 125).

Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173

Rue des Anglais

Dimanche 6 mai

Nos opérations se poursuivent, liées avec celles de l’armée britannique. Une attaque allemande, aux lisières de la haute forêt de Coucy, a échoué. Dans la région au nord-est de Soissons et sur le chemin des Dames, malgré une résistance acharnée de l’ennemi, qui a jeté des contingents importants dans la lutte, nous avons remporté de brillants succès.
Au sud-est de Vauxhaillon, nous avons attaqué le saillant de la ligne Hindenburg et enlevé les positions allemandes sur un front de 6 kilomètres. Nous avons porté nos lignes jusqu’aux abords immédiats de la route Soissons à Laon, au nord de Nanteuil-la-Fosse et de Sancy. L’ennemi a subi des pertes exceptionnellement élevées au cours des contre-attaques qu’il a multipliées.
Des colonnes allemandes aperçues en marche vers Chermizy et Chauconin, ont été prises sous le feu de nos batteries lourdes et dispersées.
Dans la région du chemin des Dames, nous avons occupé la totalité du plateau de l’est de Cerny-en-Laonnois, jusqu’à l’est de Craonne. Depuis la veille, nous avons fait 5300 prisonniers.
Le conflit qui avait éclaté entre le gouvernement provisoire russe et le comité de Tauride au sujet de la note aux Alliés a été réglé par compromis.

Source : La Grande Guerre au jour le jour