Cardinal Luçon
Samedi 27 – Nuit tranquille en ville, sauf gros coups de canon ou bombes de temps à autre, mais entre batteries. Mitraillades de temps en temps. – 7°. Beau temps, vent ; neige persistante. Dans la matinée, duel d’artillerie, gros canons français. De 1 h. à 3 h., bombardements sur batteries et parties de la ville. Visite du Lieutenant-Colonel de Gendarmerie Biseuil, de M. Raymond Dargent. Bombes tombées rue des Créneaux et dans la Brasserie Veith. A 8 h. 1/2, bombes.
Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173
Samedi 27 janvier
Sur la rive gauche de la Meuse, à la suite d’un violent bombardement, les Allemands ont attaqué sur quatre points de notre front, depuis le bois d’Avocourt jusqu’au Mort-Homme. Repoussés par nos tirs de barrage, nos feux d’infanterie et de mitrailleuses, les assaillants ont dû refluer vers leurs tranchées de départ. Seules quelques fractions ennemies ont réussi à pénétrer dans nos éléments avancés dans le secteur 304. L’ennemi, au cours de cette attaque, a subi des pertes très élevées et a laissé de nombreux cadavres devant nos lignes, notamment au bois d’Avocourt. Au surplus, une vive contre-attaque de nos troupes nous a rendus maîtres à nouveau des éléments perdus.
Au cours de la nuit, les Allemands ont tenté, sur nos petits postes, des coups de main qui ont échoué sous nos feux au nord de Chilly (sud de la Somme} et au nord-est de Vingré (entre Oise etl’Aisne}.
En Haute-Alsace, près de Largitzen, après un vif bombardement, l’ennemi est sorti de ses tranchées en deux points: nos tirs d’artillerie ont enrayé net cette tentative.
Les Anglais ont effectué un coup de main contre les positions allemandes à l’est de Loos, en infligeant à l’ennemi des pertes importantes. Un détachement a également pénétré dans les tranchées ennemies près de Vermelles. Bombardement efficace des positions allemandes au nord de la Somme.
Violents combats sur le front russe du côté de Riga. Nos alliés ont fait une reconnaissance heureuse dans la région à l’embouchure de la Bérézina.
Rencontres sur le front italien dans la vallée de l’Astico : canonnade sur l’Avisio et au sud-est de Gorizia.
Source : La Grande Guerre au jour le jour