Louis Guédet

Mercredi 24 janvier 1917

865ème et 863ème jours de bataille et de bombardement

5h1/2 soir  Temps très froid, la brise est mordante, mais beau soleil. Toute la matinée canon et bombardement sur nos faubourgs et le boulevard de la Paix. Nos canons répondent avec supériorité. Allocations militaires à la Ville. Rien d’extraordinaire. En retournant chez moi avec M. Gustave Houlon qui allait aux Hospices, rencontré le Dr Simon qui m’apprend le départ du Lieutenant-colonel Colas de Reims. Première exécution en attendant celles de Girardot et de Lallier qui ne doivent pas tarder à suivre le mouvement. Il va au dépôt d’un régiment de cuirassiers en attendant une autre destination. Un peu de tranchées lui fera du bien à ce pierrot-là, ainsi qu’à ses 2 acolytes !! On peut dire qu’il aura tenu Reims sous sa botte. (Rayé).

Que va dire… !!  …quand sera-t-il aussi « débarqué ». Fini la noce, la fête !! Voilà enfin le commencement des sanctions sur la suite de mon affaire de simple police. Les lâches qui m’ont tiré dans le dos reçoivent enfin leur châtiment. Beaucoup seront enchantés de cette exécution. Après-midi, reçu prestation de serment de Mt Huc avocat, comme suppléant de Prudhomme, avoué à Reims. Causé longuement avec lui, il m’apprend qu’il n’y a pas encore eu d’audiences civiles depuis que le Tribunal est transféré à Épernay !! Il parait que Messieurs les avoués n’inscrivent aucune affaire au rôle !!! Ce n’est cependant pas la Peur des bombes qui doit les empêcher de vaquer à leurs fonctions maintenant ?!! non plus que le Tribunal.

Impressions, Louis Guédet, Notaire et Juge de Paix à Reims. Récits et impressions de guerre d'un civil rémois 1914-1919, journal retranscrit par François-Xavier Guédet son petit-fils

Paul Hess

24 janvier 1917 – Sifflements et fortes canonnades. –  La gelée, qui a pris depuis quelques jours, continue et devient rude. La nuit passée, le thermomètre a marqué — 14°.

Paul Hess dans Reims pendant la guerre de 1914-1918, éd. Anthropos

 Cardinal Luçon

Mercredi 24 – Nuit tranquille en ville. Mitrailleuses au loin. – 9°. La neige ne fond pas. Soleil. Aéroplanes ; tir contre avions français de 12 h. à 14 h. A partir de 13 h., bombes sifflent pendant 4 heures. Canons français répondent. Le soir, vers 10-11 heures, violentes canonnades françaises.

Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173

Mercredi 24 janvier

Canonnade assez active en Champagne et en Argonne.
En Lorraine, nous avons effectué un coup de main dans les lignes adverses, dans la région de Rechicourt. Une pièce ennemie à longue portée a lancé quelques obus dans la région de Frouard. En Alsace, dans le secteur d’Hirtzbach, rencontres de patrouilles. Lutte d’artillerie vers Largitzen.
Dans la matinée, des avions ennemis ont jeté 5 bombes sur Montdidier.
Un fokker a atterri dans nos lignes près de Fismes. Deux autres avions allemands ont été abattus près de Marchélepot et d’Amy (Oise).
Activité d’artillerie sur le front belge, particulièrement dans la région d’Hetsas, où la canonnade a été très violente. Les Anglais ont exécuté avec succès un coup de main dans la région de Neuville-Saint-Vaast, où ils ont fait de nombreux prisonniers. Leurs grenadiers ont été très actifs dans la région de Fauquissart. L’ennemi a tenté deux attaques entre Armentières et Ploegstaert. Les deux attaques ont été refoulées avec de grosses pertes pour les Allemands.
Canonnade sur l’ensemble du front. Un avion allemand a été capturé près d’Aubigny.
Sur le front italien, activité d’artillerie intense dans le Trentin et dans la région de Plava.
Sur le front russe, combats près de Riga et sur le Stokhod.
Combat naval en mer du Nord. Les Allemands auraient perdu plusieurs contre-torpilleurs et les Anglais un seul.

Source : La Grande Guerre au jour le jour

Fismes, la gare du CBR et la sucrerie
Fismes, la gare du CBR et la sucrerie