Louis Guédet
Jeudi 17 août 1916
705ème et 703ème jours de bataille et de bombardement
6h1/2 soir Temps couvert, lourd, de la pluie orageuse vers 9h1/2. Rien de saillant. Le calme. Reçu pas mal de monde ce matin. Georget (Directeur des Docks Rémois (1852-1927)) pour réquisitions militaires, Potoine (Edmond Potoine, négociant en charbons (1865-1919)), 2 gendarmes pour enquêter sur l’opportunité de me donner un adjoint à mon greffier pour assurer le service de ces susdites réquisitions. Cette après-midi fait quelques courses, rencontré l’abbé Frézet, curé de St Jacques et son vicaire l’abbé Debout. Causé assez longuement sur les événements et surtout sur la tenue et l’attitude et la conduite de nos officiers de l’arrière. Ils m’ont appris que les postes téléphoniques avaient prévenu le parc d’aviation que les avions allemands survolaient Reims dimanche dernier, 13, jour de l’incendie de l’Hôtel-Dieu, mais que ces Messieurs n’avaient pas daigné se déranger. Voilà comment l’Hôtel-Dieu a été laissé incendier et comment tous ces pécores-là protègent notre ville. Ils préfèrent faire la Noce. Reçu lettre de ma pauvre femme qui s’inquiète de Jean qui est très fatigué et elle craint (rayé) qu’il ne se nourrisse pas suffisamment. Encore une inquiétude à ajouter à toutes les autres, quand donc en verrai-je la fin !!!
Impressions, Louis Guédet, Notaire et Juge de Paix à Reims. Récits et impressions de guerre d'un civil rémois 1914-1919, journal retranscrit par François-Xavier Guédet son petit-fils
Paul Hess
17 août 1916 – Bombardement, vers 20 h. Les éclats des six ou sept premiers obus, faisant explosion en direction du Port-sec, arrivent jusque sur la place Amélie-Doublié — puis le tir s’allonge beaucoup.
Paul Hess dans Reims pendant la guerre de 1914-1918, éd. Anthropos
Cardinal Luçon
Jeudi 17 – Nuit tranquille ; journée de même. Visite à l’ambulance… Reçu visite du Lieutenant-Colonel Villier (Donné Mandement sur vœu national) (non).
Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173
Jeudi 17 août
Sur le front de la Somme, grande activité de notre artillerie, au nord de la rivière et dans la région au sud de Belloy, d’Estrées et au nord de Lihons.
Au nord de l’Aisne, un détachement ennemi a pénétré, après un vif bombardement, dans un petit saillant de notre ligne au nord-ouest de Beaulne : il en a été chassé par notre contre-attaque.
Sur la rive droite de la Meuse, une série d’actions de détail nous a permis d’enlever des éléments de tranchées allemandes sur un front de 300 mètres et une profondeur de 100. Les contre-attaques ennemies ont été enrayées par nos feux de barrage.
Progrès russes sur le Sereth. Sur la Zlota-Lipa, nos alliés se sont approchés de son affluent, la Stani-Tesemouve et ont passé sur la rive occidentale. Dans la région du Dniester, ils ont pris le village de Toustobaba, qui était entouré de rangées ininterrompues de tranchées avec de nombreux boyaux de communication.
Les Anglais ont réoccupé la presque totalité des tranchées où l’ennemi s’était installé au nord-ouest de Pozières. Ils ont pénétré dans les tranchées allemandes près de la ferme du Mouquet. Un coup de main dirigé par eux au sud d’Armentières, a provoqué dans les lignes ennemies un désordre que leur artillerie a mis à profit.
Le général Cadorna a fait de nouveaux Progrès dans le Calso et à l’ouest de Gorizia. Il a capturé 1700 Autrichiens.
Source : La Grande Guerre au jour le jour