Louis Guédet
Lundi 17 juillet 1916
674ème et 672ème jours de bataille et de bombardement
6h soir Nuit avec canon comme d’habitude. Journée calme et monotone. Pluie battante toute la nuit et ondées dans la journée. Rien de saillant. Sorti pour faire quelques courses, je suis de plus en plus désemparé, et d’une tristesse. Je pleure à chaque instant, c’est malgré moi, en pensant à ma femme et à mes enfants, à leur misère et aussi à la mienne. Je n’en puis plus ! Et rien, rien pour relever mon courage, me consoler un peu, un tout petit peu !
Impressions, Louis Guédet, Notaire et Juge de Paix à Reims. Récits et impressions de guerre d'un civil rémois 1914-1919, journal retranscrit par François-Xavier Guédet son petit-fils
Cardinal Luçon
Lundi 17 – Nuit tranquille ; pluie continuelle.
Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173
Lundi 17 juillet
Au sud de la Somme, les Allemands, profitant du brouillard, se sont glissés le long du canal et ont lancé des attaques violentes contre la Maisonnette et le Village de Biaches, qu’ils ont enlevés par surprise. Mais nos troupes ayant contre-attaqué avec vigueur, se sont de nouveau rendues maîtresses de Biaches et de la Maisonnette.
Dans la région de Chaulnes, où un détachement ennemi avait pénétré dans notre première ligne à la faveur d’un bombardement, nous avons ressaisi toute notre position par une contre-attaque.
Au nord de l’Aisne, près d’Oulches, nous avons effectué un coup de main heureux; coup de main heureux aussi pour nous près d’Avocourt, où nous avons fait des prisonniers.
Sur la rive droite de la Meuse, nous avons rejeté de fortes reconnaissances ennemies près de la côte du Poivre. Nous avons progressé à l’ouest et au sud de Fleury.
Activité d’artillerie dans les régions du Chenois et de la Laufée.
Les Anglais ont pris à l’est de Longueval la totalité du bois de Delville puis repoussé des contre-attaques allemandes. Au nord de Bazentin-le-Grand, ils ont pris pied dans la troisième ligne ennemie, au bois des Foureaux. A l’ouest de Bazentin-le-Petit, ils ont occupé le bois de ce nom et rejeté deux contre-offensives. Ils ont encore pris à l’est d’Ovillers et poussé jusqu’aux abords de Pozières.
Les Russes ont détruit un régiment turc en Arménie.
Source : La Grande Guerre au jour le jour