Louise Dény Pierson

12 juin 1916

Dans notre quartier de Sainte-Anne, situé à environs 5 km de la ligne de feu, les rafales d’obus étaient moins intenses qu’en pleine ville. Mais ces coups sans but, isolés et inopinés, nous faisaient quand même peur.
C’est alors que fut proposé à mes parents, à titre de
gardiens logés mais non payés, un pavillon avec cave, rue Marlin, en face des vignes où j’avais mon travail et très près de celui de ma mère.
Nous acceptons cette offre parce qu’il y avait une cave pour nous abriter en cas de besoin et nous évitons un long trajet pour aller travailler, trajet que nous redoutions tous, faute d’abri où se réfugier en chemin si c’était urgent.
Note : sur cette image, on voit une famille réfugiée dans la cave à champagne de la Maison Champion quartier Sainte-Anne

Ce texte a été publié par L'Union L'Ardennais, en accord avec la petite fille de Louise Dény Pierson ainsi que sur une page Facebook dédiée :https://www.facebook.com/louisedenypierson/

 Cardinal Luçon

Lundi 12 – Nuit tranquille ; + 10°. Visite et Confirmation à Mareuil-sous-Ay. Le Général d’Urbal se trouvait là. Dîner chez Mme la Comtesse de Montebello. Mgr Neveux confirme à Avenay.

Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173

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Lundi 12 juin

Entre Oise et Aisne, notre artillerie a détruit un ouvrage ennemi dans la région du bois Saint-Mard.
En Argonne, lutte de mines à notre avantage à la Haute-Chevauchée; par un camouflet, nous détruisons les travaux souterrains de l’ennemi. L’explosion de deux mines allemandes a provoqué un seul entonnoir de 80 mètres de diamètre, dont nous avons occupé les bords sur trois côtés.
Sur le front nord de Verdun, bombardement sur les deux rives de la Meuse. Deux coups de main dirigés par l’ennemi, l’un sur nos positions de la cote 304, l’autre à l’est de cette cote, ont complètement échoué. Sur la rive droite, pas d’action d’infanterie.
En forêt d’Apremont, nous rejetons deux petits détachements ennemis qui avaient pénétré dans nos tranchées.
Dans les Vosges, à la suite d’un violent bombardement, les Allemands avaient abordé nos tranchées au sud du col de Sainte-Marie. Ils ont été repoussés par une contre-attaque immédiate.
Canonnade sur tout le front anglais.
La contre-offensive italienne se développe dans les secteurs du Trentin.
Les Russes ont fait encore 35000 prisonniers portant leur chiffre total à plus de 107.000. Ils ont aussi capturé 30 canons.

Source : La Grande Guerre au jour le jour