Louis Guédet

Mardi 16 mai 1916

612ème et 610ème jours de bataille et de bombardement

7h soir  Beau temps. Canonnade toute la nuit. Journée tranquille. Reçu de bonnes nouvelles de Jean par sa mère. Allées et venues, courses, heurté à une foule de mauvaise volonté de la part du Comptoir d’Escompte de Paris, du Crédit Lyonnais, de la maison Walbaum roulage, je n’ai jamais vu pareille mauvaise foi, attitude désagréable, insolente même. Ils paraissent se faire un malin plaisir de molester les gens. Après la Guerre, je ne sais si ces maisons seront bien vues ici.

Voici qu’ils nous bombardent, pourvu que cela ne dure pas. Tout à l’heure un aéroplane est descendu fort bas et que portant les cocardes tricolores, il avait une singulière forme, serait-ce un avion allemand maquillé, cela s’est déjà vu, et il tournait beaucoup autour de notre quartier. Gare ! et cependant, nous ne sommes plus guère de force à subir de gros arrosages, on est si fatigué, si las. C’est si pénible, si dur.

Impressions, Louis Guédet, Notaire et Juge de Paix à Reims. Récits et impressions de guerre d'un civil rémois 1914-1919, journal retranscrit par François-Xavier Guédet son petit-fils

Paul Hess

16 mai 1916 – Bombardement, toujours vers la rue du Champs-de-Mars, à 18 h 1/2.

Paul Hess dans Reims pendant la guerre de 1914-1918, éd. Anthropos

 Cardinal Luçon

Mardi 16 – Nuit tranquille sauf gros coups de canon vers 4 h. + 10° ; Beau soleil. Réunion du Comité des Œuvres de guerre. Visite de M. Abelé et de M. Sainsaulieu pour la Cathédrale. Aéroplane. Visite du Lieutenant Colonel Edouard Rollin.

Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173

Mardi 16 mai

Au sud de la Somme, près Vermandovillers, un coup de main nous a permis de nettoyer d’ennemis une tranchée allemande de première ligne.
En Champagne, violent bombardement par les Allemands de la région dite du Mesnil-Maisons-de-Champagne. L’ennemi a tenté plusieurs attaques simultanées à faible effectif sur divers points du front. Toutes ces attaques, arrêtées par des tirs de barrage ou repoussées par nos contre-attaques, sont restées infructueuses. Une incursion dans un ouvrage allemand, à l’ouest du mont Têtu, nous a permis de ramener une quinzaine de prisonniers.
Dans la région de Verdun, bombardement de nos premières et de nos deuxièmes lignes à l’ouest de la Meuse.
Sur les Hauts-de-Meuse, nous avons réussi un coup de main, que notre artillerie avait préparée. Nos patrouilles ont nettoyé les tranchées ennemies sur un front de 200 mètres et ramené des prisonniers.
Nous canonnons des détachements ennemis au sud-ouest de Thiaucourt.
Violente lutte d’artillerie dans le secteur de Dixmude sur le front belge. Une incursion ennemie est refoulée.
Un zeppelin a été abattu en mer du Nord.
Les Allemands reprennent le bombardement de notre front de Salonique.
Les Russes remportent un succès en Mésopotamie.

Source : La Grande Guerre au jour le jour


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