Louis Guédet

Samedi 8 avril 1916

574ème et 572ème jours de bataille et de bombardement

4h soir  Tranquillité sur toute la ligne, cette eau qui dort m’inquiète. Temps couvert sans pluie, brumeux, froid. Les bruits les plus divers circulent, la panique continue. Ma journée s’est passée dans ma correspondance et la réception des locataires qui seraient enchantés de ne pas payer leurs loyers, c’est si commode d’invoquer la Guerre ! Il y en a de mauvaise foi, mais il y en a d’autres qui sont cyniques et c’est la majorité. Voilà ma journée jusqu’ici, journée monotone.

Impressions, Louis Guédet, Notaire et Juge de Paix à Reims. Récits et impressions de guerre d'un civil rémois 1914-1919, journal retranscrit par François-Xavier Guédet son petit-fils

 Cardinal Luçon

Samedi 8 – Nuit calme ; + 6. Violent bombardement des tranchées ou contre les batteries françaises. Journée tranquille. Visite Pensionnat rue de la Clef, un corps du bâtiment incendié en 7bre 1914 est bombardé jusqu’à la cave effondrée le 2 avril.

Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173

Samedi 8 avril

En Belgique, notre artillerie lourde a exécuté des tirs de destruction sur les organisations allemandes de Middelkerke et de Langemarck.
A l’ouest de la Meuse, l’ennemi, à la faveur d’un violent bombardement sur nos positions entre Béthincourt et la cote 265, à pénétré dans notre tranchée de première ligne le long de la route Béthincourt-Chattancourt. Une contre-attaque immédiate l’a rejeté de la plus grande partie de ce qu’il avait pu occuper. Une lutte à la grenade a ensuite accentué son refoulement.
Les Allemands ont lancé une attaque puissante sur un front de 2 kilomètres contre nos positions au sud et au débouché est du village d’Hautcourt. Ils ont été arrêtés par nos tirs de barrage et par le feu de nos mitrailleuses et ont dû rentrer dans leurs tranchées en laissant de nombreux cadavres sur le terrain.
Bombardement du Mort-Homme et du village de Cumières.
Lutte d’artillerie à l’est de la Meuse. Nous continuons à progresser dans les boyaux ennemis au sud-ouest du fort de Douaumont.
Le rapport sur le torpillage du Sussex, qui a été transmis à Washington, établit que ce paquebot a bien été torpillé.

Source : La Grande Guerre au jour le jour

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