Mission roumaine en visite à Reims le 24 mars 1916

Le 24 mars 1916 : mission roumaine
Le 24 mars 1916 : mission roumaine

 Louis Guédet

Vendredi 24 mars 1916

559ème et 557ème jours de bataille et de bombardement

6h1/2 soir  Toujours le silence, c’est extraordinaire, cela m’inquiète plus que la canonnade ? Que se prépare-t-il ?……………………………………………. Il parait qu’il arrive canons sur canons……………………..

Ce matin audience de conciliations : conseils de familles, locataires qui ne veulent pas payer leurs loges : « C’est la guerre, nous ne devons donc pas payer notre loyer ! » Et puis rien à obtenir d’autre !! C’est à gifler ces gens-là ! Rentré à midi 1/2 et puis fait mon courrier. Je suis revenu à pied du Palais. Je n’ai pas trop souffert, mais j’ai mis 1/4 (d’heure) quand j’avais pour 5 minutes ordinairement…

Impressions, Louis Guédet, Notaire et Juge de Paix à Reims. Récits et impressions de guerre d'un civil rémois 1914-1919, journal retranscrit par François-Xavier Guédet son petit-fils

Paul Hess

24 mars 1916Le Courrier d’aujourd’hui parle d’une pétition adressée au Gouvernement et aux Chambres, par le syndicat des maitres-imprimeurs de Maine-et-Loire, en vue de faire réglementer la consommation de papier. Il demande que les journaux paraissent uniformément avec deux pages d’impression seulement (1) afin d’apporter un remède à une situation qui pourrait devenir désastreuse pour l’industrie du papier, et de protéger la papeterie française contre la concurrence du dehors.

Paul Hess dans Reims pendant la guerre de 1914-1918, éd. Anthropos
(1) Une partie de la presse édite des journaux à 4, 6 et même 8 pages.

Cardinal Luçon

Vendredi 24 – Nuit tranquille ; + 5 ; pluie pendant la nuit. Journée tranquille, sauf quelques gros coups de canon. Via Crucis in cathedrali.

Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173

Alfred Wolff

Calme tout le long du jour. La presse nous apprend que les Russes attaquent sur 160 kilomètres,  que la conférence des Alliés produira d’excellents effets, « J’y compte bien ! »
Quelques nouvelles : Nombreux trains boches déversant de la troupe à Bazancourt.
Quatre déserteurs du 58e sont passés aux Boches. Division Marocaine serait cantonnée à Pévy, Trigny, etc.
Action fuse sur les ailes du Mont Berru, Vitry. Les usines électriques amassent de l’énergie ? …

Du 3 septembre 1914 au 20 décembre 1916, Alfred Wolff, maître-tailleur spécialisé dans l'habillement militaire, raconte son parcours et ses journées en tant qu'agent auxiliaire de la police municipale. Affecté au commissariat du 2ème arrondissement (Cérès), il se retrouve planton-cycliste et auxiliaire au secrétariat. Il quitte Reims le 25 octobre 1914 pour Chatelaudren (Côtes du Nord), mais reprend son service à Reims le 6 novembre 1915.

Source : Archives Municipales et Communautaires de la Ville de Reims


Vendredi 24 mars

Au nord de l’Aisne, tir de destruction sur les ouvrages allemands du plateau de Vauclerc. En Argonne, nous exécutons de nombreuses concentrations de feux sur les organisations ennemies, les routes et les voies ferrées de L’Argonne orientale et sur le bois de Malancourt. L’ennemi n’a pas renouvelé ses tentatives sur le petit mamelon d’Haucourt, dont nous tenons le réduit. Bombardement soutenu de notre front Béthincourt-Le Mort-Homme-Cumières. Canonnade à l’est de la Meuse et en Woëvre, mais aucune action d’infanterie. A l’ouest de Pont-à-Mousson, par un coup main, nous enlevons une tranchée et faisons quelques prisonniers à Faye-en-Haye. Dans les Vosges, nous bombardons les cantonnements ennemis aux environs de Muhlbach. Les Russes ont enlevé un bois et un village dans leur secteur nord, près de Jacobstadt. Plus au sud, ils ont conquis une ligne de tranchées près du lac de Sékly. Sur la rive du lac Narotch, ils se sont emparés de trois lignes de tranchées en faisant plus de 1000 prisonniers. Leurs troupes du Caucase poursuivent leur marche sur Erzindjan. l’Emprunt allemand n’a pas produit les résulats attendus. L’Angleterre sera représentée à Paris, à la conférence des alliés, par M. Asquith et par lord Kitchener.

Source : La Grande Guerre au jour le jour