Samedi l9 – Nuit très bruyante. Violente et lourde canonnade (française ou allemande ?) au loin autour de Reims, toute la nuit ; bordées de canons ou de bombes à intervalles fréquents ; + 7. Visite du lieutenant porte-drapeau M. Millac. 10 h. violente canonnade (bombes ? canons français ?). Vi— site de M. Farre de la Croix-Rouge ; Messe de la Croix-Rouge, dimanche de Carême, 12 mars. Vers 9 h. soir jusqu’à 11 h. violent duel d’artillerie entre les batteries de Reims et les allemandes ; de temps en temps, violentes bordées. Via Crucis, retardé d’hier.
Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173
Samedi 19 février
En Artois, au nord-ouest de la cote 140, nous avons fait exploser une mine sous une tranchée allemande qui a subi de graves dégâts. Une autre de nos mines a produit entre les deux tranchées un vaste entonnoir dont nous avons occupé la lèvre sud. Notre feu a brisé net une tentative allemande pour nous en chasser.
Dans la région, au sud de Frise, notre artillerie, de concert avec l’artillerie britannique, a effectué des tirs de barrage qui ont arrêté une attaque ennemie en préparation.
Au nord de l’Aisne, dans la région du Choléra, nous avons exécuté sur un saillant de la ligne ennemie un tir efficace.
Dans la Haute-Alsace, près de Largitzen, l’ennemi, après un violent bombardement, a attaqué nos positions. Il a pu prendre pied un instant dans une tranchée, mais il en a été aussitôt chassé par une contre-attaque.
Sur le front belge, lutte à coups de bombes dans le secteur de Steenstraete.
Les Russes ont capturé dans Erzeroum un millier de canons. L’armée turque qui formait la garnison de la place est prisonnière ou fugitive. 16 avions francais ont bombardé Stroumitza-station, en avant de Salonique, à 20 kilomètres de Stroumitza-ville qui avait été bombardée la veille. Un aviatik a été abattu dans la même région par un de nos avions.