Cardinal Luçon

Lundi 1er – TOUSSAINT – Nuit tranquille en ville, sauf quelques gros coups de la…….. et bombes sur les batteries des tranchées, mais non sur la ville.

Vêpres à Sainte-Geneviève : journée de pluie.

Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173

 

Juliette Breyer

Lundi 1er Novembre 1915. Jour de tristesse. Combien de tombes abandonnées que l’on aura délaissées sans une prière, sans une fleur. Si jamais j’ai le malheur que tu n’existes plus je ne puis même pas pleurer sur ta tombe. Si tu ne reviens jamais j’aurai toujours le doute. On ne peut pas savoir ce que l’on souffre dans l’incertitude. Mon Charles, il y a des jours où ma peine est si lourde à porter que je voudrais disparaître en emportant mes deux petits avec moi. Si ce n’était un petit espoir qui me retient, vois-tu, j’irais te retrouver. Toute une vie à souffrir sans t’avoir, pense qu’elle sera longue. Quand je vois la gentillesse de mes cocos et que tu ne les vois pas. Tite Blanchette a encore une dent aujourd’hui. Pauvre toute petite !

Mon Charles, tout mon cœur est près de toi. Ta pensée ne me quitte pas. Je t’aime.

Hortense Juliette Breyer (née Deschamps, de Sainte-Suzanne) - Lettres prêtées par sa petite fille Sylviane JONVAL

De sa plus belle écriture, Sylviane Jonval, de Warmeriville a recopié sur un grand cahier les lettres écrites durant la guerre 14-18 par sa grand-mère Hortense Juliette Breyer (née Deschamps, de Sainte-Suzanne) à son mari parti au front en août 1914 et tué le 23 septembre de la même année à Autrèches (Oise). Une mort qu’elle a mis plusieurs mois à accepter. Elle lui écrira en effet des lettres jusqu’au 6 mai 1917 (avec une interruption d’un an). Poignant.(Alain Moyat)

Il est possible de commander le livre en ligne


 

carte
source : http://www.histoire-image.org

Lundi 1er novembre

Vives actions d’artillerie en Artois et en Flandre (Bois-en-Hache, Souchez, Lombaertzyde). Au nord-est de Neuville-Saint-Vaast, nous avons reconquis une partie des éléments de tranchées que nous avions perdus.
En Champagne, après un violent bombardement, l’ennemi a lancé des masses d’infanterie sur un front de 8 kilomètres, de la cote 193 jusqu’au village de Tahure. Il a déployé une énergie extrême, mais a toutefois subi un sérieux échec. Ses vagues d’assaut décimées par nos feux n’ont réussi à atteindre que le sommet même de la butte de Tahure. Partout ailleurs il a été refoulé en laissant de nombreux cadavres. Cette première tentative a été suivie de quatre autres contre le village de Tahure et l’ouvrage de la Courtine. Elles ont été brisées par nos tirs de barrage. Les Allemands ont subi de grosses pertes et nous ont laissé 356 prisonniers valides dont trois officiers.
Combat d’artillerie dans les Vosges (Violu, Ban-de-Sapt).
Les Russes ont progressé sur la rive gauche du Styr. Les Allemands auraient évacué Kovel.
Les Italiens ont gagné du terrain sur le Carso.
Les Bulgares ont repris Velès et occupé le défilé de Katchanik, au nord d’Uskub. Les Serbes ont également reculé sur leur front nord-ouest. Par contre, ils résistent victorieusement, de concert avec les Monténégrins, sur la Drina du sud.
Les généraux roumains se seraient, en majorité, prononcés pour l’action aux côtés de la Q
uadruple entente.

Source :la Grande Guerre au jour le jour