Louis Guédet
Samedi 18 septembre 1915
371ème et 369ème jours de bataille et de bombardement
7h soir Calme général toute la journée, temps magnifique. La nuit dernière, du canon. En ce moment cela tape du côté du faubourg de Laon. Procédé ce matin à une vérification de scellés et à la remise à un nouveau gardien au 86, place Drouet d’Erlon. Fait des courses toute l’après-midi, terminé mon courrier.
Rencontré Maitre Faupin, avoué, très affecté de la mort de son fils à qui il songeait céder sa charge cette année. Albert Benoist toujours aussi souriant, maintenant il attend la Grrrande offensive pour le 15 octobre !! De Charybde en Scylla nous arriverons à l’année prochaine au printemps !! C’est idiot de leurrer ainsi les gens. On dit que le Général Joffre était à Reims hier. Voilà ma journée, monotone, fastidieuse, quand sera-ce la dernière !
Impressions, Louis Guédet, Notaire et Juge de Paix à Reims. Récits et impressions de guerre d'un civil rémois 1914-1919, journal retranscrit par François-Xavier Guédet son petit-fils
Cardinal Luçon
Samedi 18 – Nuit tranquille sauf canonnade au loin. Matinée calme.
3 h. 3/4, bombes sifflantes. Visite de M. Hennequin (vicaire Sainte-Geneviève mobilisé service sanitaire). Dans la matinée, visite à l’ambulance de la Haubette. Bon accueil et invitation à retourner, du Médecin-Chef.
Visite au Fourneau économique du Moulin brûlé.
Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173
Lutte de bombes et de grenades entre Angres et Souchez et dans le secteur de Neuville; tirs efficaces de nos batteries sur les ouvrages allemands.
Bombardement réciproque au sud d’Arras. Combat de mousqueterie, de tranchée à tranchée, dans la région de Roye.
Du confluent de la Vesle et de l’Aisne jusqu’au canal de l’Aisne à la Marne, canonnade très vigoureuse. Entre Aisne et Argonne, à la Fontaine-aux-Charmes et aux Courtes-Chausses, nos batteries ont endommagé sur plusieurs points les positions ennemies.
En Woëvre et sur le front de Lorraine, notre artillerie a également exécuté des tirs efficaces.
Les Allemands ont bombardé dans les Vosges, l’Hilsenfirst et la cote 425, au sud de Steinbach.
Nous avons opéré un tir de destruction sur l’usine électrique de Turckheim.
Les troupes de Hindenburg, au front oriental, ont réussi, au nord-est de Wilna, à franchir la Wilia. Elles ont abouti aussi à repousser nos alliés dans la région de Pinsk, mais les Russes ont brisé toutes les contre-attaques près de Derajno et dans le secteur de Galicie, où ils ont encore fait quelques centaines de prisonniers. Sur la Strypa, les combats se poursuivent, très violents. Les journaux de Berlin reconnaissent d’ailleurs la retraite des Austro-allemands dans cette région.
Les alpins italiens ont recueilli quelques succès dans les montagnes de Carnie, à de hautes altitudes.
Source : la Grande Guerre au jour le jour