Louis Guédet
Dimanche 8 août 1915
330ème et 328ème jours de bataille et de bombardement
4h soir Nuit assez tranquille, le temps à l’air de se remettre au beau. Je suis malade. Je ne sais ce que j’ai mais pas d’appétit et lassitude telle que je suis resté au lit jusqu’à maintenant. Je fais un effort pour me lever et écrire ces quelques lignes. L’ennui, la lassitude, le découragement, tout enfin. L’épreuve est trop longue et trop dure.
Impressions, Louis Guédet, Notaire et Juge de Paix à Reims. Récits et impressions de guerre d'un civil rémois 1914-1919, journal retranscrit par François-Xavier Guédet son petit-fils
Paul Hess
La nouvelle que j’attendais impatiemment, d’une naissance augmentant ma famille, venant de ma parvenir, je fais l’impossible pour partir immédiatement à Épernay, car j’ai naturellement hâte d’aller embrasser notre petite Antoinette Jeanne, née le 4 et passer quelques instants, si courts soient-ils, auprès de sa mère et de ses frères et sœur.
Arrivé le 8, vers midi, par Dormans, je suis de retour le 9, à 19h 1/2, après être descendu du CBR à Pargny.
Voyage beaucoup trop court, que j’espère être à même de recommencer bientôt avec un séjour plus prolongé, cette fois.
Paul Hess dans Reims pendant la guerre de 1914-1918, éd. Anthropos
Cardinal Luçon
Dimanche 8 – Nuit tranquille, canonnade sourde, très lointaine toute la nuit. Canon toute la journée vers Brimont. Quelques bombes sur la ville. Visite à Villedommange, aux prêtres-soldats, au presbytère et à tous les fidèles, à l’église avec M. Camu. Rencontre en route du Colonel Colas. Entré chez M. le curé des Mesneux et chez M. l’abbé Philippart.
Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173
Dimanche 8 août
Actions d’artillerie en Artois, autour de Souchez et de Roclincourt; entre Somme et Oise, entre Oise et Aisne, au plateau de Nouvion.
En Argonne, combat à la côte 213. Les Allemands sont deux fois repoussés; ils sont également chassés d’une tranchée où ils avaient pris pied.
Dans la forêt d’Apremont, bombardement intense.
Dans les Vosges, l’ennemi canonne le Linge et le Schratzmaennele. Sur ce dernier point, il a prononcé une attaque que nos tirs de barrage ont arrêtée. Une autre offensive a été rejetée à la baïonnette.
Les Italiens avancent autour de Goritz, que les Autrichiens évacuent progressivement.
Les Russes continuent à se battre avec vaillance autour de Varsovie.
On annonce que les Allemands envoient des quantités de troupes vers le front occidental.
L’Italie a adressé une nouvelle demande d’explications à la Turquie.
Source : La guerre au jour le jour