Paul Hess
Bombardement le matin. De trente à quarante obus vers le faubourg Cérès.
Paul Hess dans Reims pendant la guerre de 1914-1918, éd. Anthropos
Cardinal Luçon
Dimanche 18 – Nuit tranquille, sauf quelques coups vers 9 h 1/2 et dans la nuit par intervalles. 6 h 1/2 aéroplanes. Item 8 h bombes sifflantes très fortement et vivement.
Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173
Juliette Breyer
Dimanche 18 Juillet 1915. J’avais reçu un avis du Ministère des Affaires étrangères disant qu’ils allaient faire des recherches te concernant. J’ai aussi reçu une lettre d’une dame à qui j’ai écrit et dont le fils a disparu à Autrèches en même temps que toi. Elle me dit n’avoir reçu de son fils qu’une simple carte lui disant qu’il est en bonne santé. Si elle a d’autres nouvelles, elle me le fera savoir.
Maintenant M. Dreyer étant parti au feu depuis environ trois mois du côté de Notre Dame de Lorette, Mme Dreyer, sans nouvelles, a écrit et on lui a répondu qu’il avait été blessé mais qu’on ne peut lui dire où il est soigné. La voilà navrée. Elle habite à La Haubette. Tout le monde a sa peine.
Je devais aller chez tes parents ce matin mais les boches continuent de nous bombarder. Je ne suis donc pas partie. Hier il y a encore eu des victimes. Le beau-père de M. Marie, le boucher, un dénommé Cordier, a été tué dans la Rue Cérès près de Saint André et la mère Dreyer, en voulant lui porter secours, a reçu des éclats et il aurait fallu lui couper les jambes et elle en serait morte. Tu vois mon Charles, ce n’est pas rassurant de sortir des enfants. Tu seras saisi quand tu reviendras ; plus de civils que de soldats tués à Reims !
Je te quitte. Bons baisers de loin. Je t’aime
Hortense Juliette Breyer (née Deschamps, de Sainte-Suzanne) - Lettres prêtées par sa petite fille Sylviane JONVAL
De sa plus belle écriture, Sylviane Jonval, de Warmeriville a recopié sur un grand cahier les lettres écrites durant la guerre 14-18 par sa grand-mère Hortense Juliette Breyer (née Deschamps, de Sainte-Suzanne) à son mari parti au front en août 1914 et tué le 23 septembre de la même année à Autrèches (Oise). Une mort qu’elle a mis plusieurs mois à accepter. Elle lui écrira en effet des lettres jusqu’au 6 mai 1917 (avec une interruption d’un an). Poignant.(Alain Moyat)
Il est possible de commander le livre en ligne
Renée Muller
le 18 messe à 11 h à la chapelle, cap. DE FORMIGNY, son lieut- le l d’artillerie et le major y assiste
Renée Muller dans Journal de guerre d'une jeune fille, 1914
Dimanche 18 juillet 1915
La canonnade, violente pendant la nuit précédente autour de Souchez, de Neuville et de Roclincourt, s’est affaiblie au cours de la journée. Quelques obus sont tombés sur Arras.
Reims a été également bombardé.
Lutte de bombes et de pétards dans l’Argonne, à Marie-Thérèse, et au ravin des Meurissons. Deux attaques allemandes échouent à l’ouest de Boureuilles (cote 263).
Sur les Hauts-de-Meuse, après un vif bombardement des Eparges et du ravin de Sonvaux, les ennemis ont attaqué nos positions de la tranchée de Calonne jusqu’aux Eparges. Ils ont été repoussés avec de lourdes pertes.
En Lorraine, une offensive allemande a été dispersée, près de Parroy; une autre, enrayée immédiatement, au Ban-de-Sapt. Près du village du Bonhomme, dans les Vosges, aux Fermes Tournies, un coup de main allemand a échoué.
Sur le front oriental, les Allemands ont progressé en Courlande (vallée de la Vindava). Ils ont été refoulés au nord-est de Souvalki. Sur le front de la Narew, les Russes se sont légèrement repliés. Par contre, ils ont repoussé leurs adversaires près de l’Otjiz, au sud de la Pilitza et sur la Zlota-Lipa.
Trois avions autrichiens ont survolé Bari, en Italie. Leurs bombes ont tué trois personnes.
Source : La guerre au jour le jour