Paul Hess

A 11 h 1/2, des explosions d’obus envoyés en ville, se font entendre à nouveau.

– A 13 heures, accompagné M. l’abbé Divoir, dans une visite de l’intérieur de la cathédrale.

Le spectacle offert par le chœur où j’ai vu se dérouler tant de solennités inoubliables, est pénible et véritablement attristant. Les stalles, du côté du petit orgue, sont brûlées en grande partie ; celles d’en face ont été entièrement consumées, leurs bases en maçonnerie sont à nu.

A la suite de l’incendie du 19 septembre 1914, d’importants déblaiements ont été opérés ; cependant , des obus tombant encore fréquemment, occasionnent de nouveau dégâts. La voûte est abîmée ; on y voit, au-dessus du maître-autel, le passage d’un projectile qui est venu éclater auprès des marches, en brisant des dalles sur lesquelles il est tombé. La nef a été également très éprouvée. Plusieurs lustres en cuivre massif se sont détachés ; il en est de même dans les chapelles du pourtour. les vitraux, sauf peut-être trois ou quatre, ont été mis en morceaux, complètement ou en parie, par les éclats d’obus ou les déplacement d’air. Des tuyaux du grand orgue sont crevés ou bosselés.

Les tableaux, les deux chaires et l’orgue d’accompagnement, paraissent seuls à peu près intacts.

– L’administration municipale fait procéder, ces jours-ci, à un nouveau recensement de la population rémoise.

Paul Hess dans Reims pendant la guerre de 1914-1918, éd. Anthropos

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Cardinal Luçon

Jeudi 20 – Nuit silencieuse. 11 h matin, canon français : 1 coup ; riposte immédiate des bombes allemandes.

Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173

Renée Muller

le 20 on parle fort d’un départ et de la 101ème brigade pour reprendre le sect.. de Reims

Renée Muller dans Journal de guerre d'une jeune fille, 1914

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Jeudi 20 mai
Le mauvais temps continue à contrarier les opérations. On ne peut signaler que des essais d’attaques ennemis arrêtés à l’est de l’Yser et au bois Le Prêtre. Nouveaux combats entre Russes et Allemands dans la région de Chavli (provinces baltiques). De grandes masses austro-allemandes demeurent en contact avec les armées du grand-duc Nicolas, depuis Opatoff , en Pologne, sur la rive gauche de la Vistule, jusqu’aux marais du Dniester. Près d’Opatoff, les Russes ont fait 3.000 prisonniers. Près de Jaroslaw, malgré les pertes énormes qu’ils subissent, les Allemands cherchent à se consolider sur la rive droite du San. Ils bombardent Przemysl. En Bukovine, les attaques austro-allemandes sont demeurées infructueuses. Les pertes des coalisés sont sensibles sur tout le front. Le chancelier allemand de Bethmann-Hollweg ayant énuméré, devant le Reichstag, les concessions offertes par l’Autriche à l’Italie pour obtenir le maintien de sa neutralité, le journal officieux de M. Sonnino, le GiornaLe d’Italia, riposte que ces concessions sont venues trop tard et que l’Italie avait déjà pris préalablement des engagements vis-à-vis de la Triple Entente. M. Asquith, le premier ministre britannique, déclare aux Communes que le cabinet qu’il préside va s’élargir, pour prendre le caractère d’un cabinet de défense nationale. Tous les partis y seront représentés. Une dépêche officielle du Caire signale les progrès des troupes franco-anglaises dans la presqu’île de Gallipoli. 
Source : La Grande Guerre au jour le jour