Paul Hess
Le Courrier d’aujourd’hui donne le compte-rendu d’une réunion du conseil municipal qui a eu lieu hier, sous la présidence de M. le Dr Langlet, maire et à laquelle étaient présents : MM. Jallade, Drancourt, Bataille, Guernier, Demaison, de Bruignac, Gustave Houlon, P. Lelarge, Rohart, Em. Charbonneaux, Chezel, Gougelet.
M. Regnier, le nouveau sous-préfet de Reims, assistait également à la séance.
Paul Hess dans Reims pendant la guerre de 1914-1918, éd. Anthropos
Cardinal Luçon
Vendredi 23 – Du 22-23, nuit tranquille pour la ville. Journée assez paisible. Réponse à Rome pour l’Évêché de Beauvais.
Visite de M. Telllier pour messe aux Caves Chauvet.
Visite de M. Debeauvais, aumônier militaire.
Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173
Hortense Juliette Breyer
Vendredi 23 Avril 1915.
Sept mois mon Charles que l’on t’a dit tué. Je ne peux m’y faire et je deviens de plus en plus triste. Il y a des moments où le courage m’abandonne. Hier j’ai encore reçu une lettre d’un de tes camarades à qui j’avais écrit. C’est un dénommé Ternet, de Crugny, et comme les autres il me dit que tu as été blessé et pas ramassé par eux. Il me dit de reprendre espoir. Que veux-tu, après chaque lettre que je reçois, je suis encore plus découragée, mais je veux savoir.
Hier je suis sortie faire quelques courses. Cela bombardait violemment ; on ne rencontrait personne. J’en étais à souhaiter d’être frappée à mon tour car ce n’est pas une vie que je mène. Mais mes pauvres petits, les tiens mon Charles, je n’ai pas le droit de les laisser. Pauvres cadets, ils sont si beaux.
J’arrête car je crois que j’arroserais le cahier. Je sens les larmes qui coulent. Je t’aime mon Lou, plus que tout.
Hortense Juliette Breyer (née Deschamps, de Sainte-Suzanne) - Lettres prêtées par sa petite fille Sylviane JONVAL
De sa plus belle écriture, Sylviane Jonval, de Warmeriville a recopié sur un grand cahier les lettres écrites durant la guerre 14-18 par sa grand-mère Hortense Juliette Breyer (née Deschamps, de Sainte-Suzanne) à son mari parti au front en août 1914 et tué le 23 septembre de la même année à Autrèches (Oise). Une mort qu’elle a mis plusieurs mois à accepter. Elle lui écrira en effet des lettres jusqu’au 6 mai 1917 (avec une interruption d’un an). Poignant.(Alain Moyat)
Il est possible de commander le livre en ligne
Renée Muller
le 23 le colon des territoriaux arrivent, c’est encore un vrai tremblement
Renée Muller dans Journal de guerre d'une jeune fille, 1914
Voir la suite sur le blog : Activités de Francette: 1915 : janvier à juillet : 2e carnet de guerre de Renée MULLER
Vendredi 23 avril
Les troupes britanniques, en Flandre, repoussent deux attaques près de Langemarck. Les contre-attaques allemandes dirigées systématiquement contre la côte 60, près de Zvartelen, ont définitivement échoué. Elles se sont soldées, pour l’ennemi, par des pertes plus sensibles encore qu’on ne l’avait cru d’abord. Combat d’artillerie dans le secteur de Reims. Une attaque allemande est repoussée à Bagatelle dans l’Argonne. Nous enlevons deux lignes de tranchées importantes dans la forêt d’Apremont, Près de St-Mihiel. Les pertes ennemies sont graves. En Alsace, nos progrès continuent sur les deux rives de la Fecht et nous nous rapprochons de Metzeral.
Les Autrichiens ont enregistré une nouvelle défaite, très sanglante, dans les Carpates. Guillaume II est arrivé à Czernovitz, où il a harangué les troupes, après quoi il est reparti pour Cracovie. Trois avions ont survolé Varsovie en jetant des bombes.
La flotte alliée continue à bombarder les fortifications turques de Gallipoli. Le gouvernement italien vient de réquisitionner tous les transatlantiques. Il a préparé toute une série de décrets qui sont tenus secrets.
M.Bryan, secrétaire d’État de l’Union, a publié la réponse qu’il a adressée à la note insolente de l’ambassadeur allemand. L’Amérique continuera, comme sa neutralité l’y autorise, à vendre aux alliés des armes et des munitions.
Source : la Grande Guerre au jour le jour