16 janvier 1915
Cher Copain,
je profite d’un moment de liberté pour t’écrire, car tu dois bien penser que nous n’avons pas beaucoup d’arrêt dans nos occupations de guerriers.
Enfin, tu dois souvent avoir de mes nouvelles par Labourot, je me porte bien et j’espère que ta santé est toujours bonne ainsi que celles de M. et Mme Richter.
En attendant le plaisir d’avoir de vos nouvelles, je vous serres à tous très cordialement la main.
Ton copain tout à toi.
Londuc (?)
74ème d’Infanterie
9ème Compagnie
3ème Section
Secteur Postal n°155
Ces « occupations de guerriers » nous rappellent, comme s’il en était besoin, la rude vie quotidienne de ces poilus.
Une carte, écrite au cœur de l’hiver… les conditions climatiques n’arrangeant certainement pas les choses !
Heureusement, les nombreuses cartes postales permettent de garder le lien avec la famille et les amis, et d’entretenir le feu de l’espoir.
Au fil des courriers, c’est le mot « santé » qui revient le plus souvent, c’est bien l’intégrité physique de chacun qui importe le plus, aussi bien du côté du militaire que du civil, et qui permet de garder le moral !
Cette carte prise au coin de la Rue Eugène Desteuque et de la Rue des Trois-Raisinets nous montre les proches alentours de la cathédrale, après 6 mois de conflit, et déjà, les traces indélébiles des meurtrissures de la guerre.
La topologie des lieux est aujourd’hui bien différente. Les rues se sont élargies comme nous le montre la photo ci-dessous.
Merci pour cette très intéressante correspondance, cela me passionne !