Abbé Rémi Thinot
22 SEPTEMBRE – Une petite pluie ; la brume ; mauvais temps pour nos troupiers ; mauvais temps pour nos ruines. Les pierres calcinées détrempées vont s’effondrer.
J’ai passé une matinée dans la cathédrale avec Poirier et les journalistes américains. Pendant que j’étais dans la nef, est tombée la petite lampe de l’autel, à droite du St. Sacrement dans l’abside. Hier à midi, c’était celle du St. Sacrement qui s’écrasait avec un bruit énorme ; elle était de taille…
On a mis en bière – enfin ! – les trois corps brûlés dans la cathédrale et les « grillés » du chantier. Depuis samedi… ils sentaient.
Il se trouve que c’est moi qui ai fait le dernier tour sur la cathédrale le vendredi après-midi, pour me rendre compte des dégâts faits par les bombes. Et c’est M. le Curé qui a dit le samedi matin la dernière messe. Il en était à l’offertoire quand les premiers obus sont tombés.
Rencontré tout à l’heure un lieutenant de batterie qui assurait que le Kronprinz était à Berru pendant le bombardement de Reims. C’est sûrement lui qui a ordonné de viser la cathédrale. Le mouvement de réprobation monte dans le Monde, aux États-Unis, l’opinion est soulevée. Harding Davis est un écrivain très connu, qui écrit dans 25 journaux ou revues ; il a pris bien des notes hier…
Il est maintenant certain, renseignements reçus de divers côtés que, pendant que l’échafaudage flambait, deux bombes sont encore tombées ; une sur le toit vers la rue Robert-de-Coucy, une sur l’abside.
5 heures l/2 ;
Je suis allé à Pommery à 2 heures. Effroyable le nombre de bombes jetées sur un aussi petit espace. Nulle part à Reims il y en a tant. Nous avons essuyé le feu au Moulin de la Housse.
Puis, je suis allé chez M. le Curé où nous avions réunion pour le rétablissement de la vie paroissiale. On va adopter les deux chapelles de la Mission et de la rue du Couchant. Je serai à la Mission – où je dirai la messe tous les matins à 7 heures et le dimanche à 8 heures avec une petite instruction.
Le Cardinal rentrait de Rome ce matin, en auto, à 9 heures, quand je passais devant l’Archevêché ! Il’ m’a embrassé le premier… Il est évident qu’il est loin de connaître les réalités qui l’attendent.
8 heures ;
Je viens de révéler les photos faites ce matin à la cathédrale. Poirier passe. C’est horrible ! Dans un hangar du Moulin de la Housse, une heure et demie après notre passage, un obus de 210 arrive, tue 17 soldats et en blesse une cinquantaine ! Tout autour, le terrain est de nouveau arrosé de mitraille et les Caves reçoivent deux ou trois projectiles qui font des dégâts énormes…
Les communautés comme l’Adoration Réparatrice, le Tiers-Ordre, les Écoles St. Symphorien, rue des Murs, rue de Sedan, rue St. André… Les desseins de Dieu sont impénétrables. C’est la théorie éternelle de l’Innocent immolé pour le salut du Monde. Reims a été le berceau de la France chrétienne il est le Golgotha sur lequel son salut s’opère… Quelles heures cruelles cependant !
Extrait des notes de guerre de l'abbé Rémi Thinot. [1874-1915] tapuscrit de 194 pages prêté à ReimsAvant en 2017 pour numérisation et diffusion par Gilles Carré.
Louis Guédet
Mardi 22 septembre 1914
11ème et 9ème jours de bataille et de bombardement ?
6h1/2 matin Cette nuit pas un coup de canon ni un coup de fusil ! À 6h1/2 je m’éveille, surpris de ce calme et de n’avoir pas été réveillé par la musique que nous entendons depuis 10 jours.
7h quelques coups de canon sourds, au loin, éloignés. Est-ce que Messieurs les prussiens seraient filés ?
7h50 On me dit que l’Etat-major allemand (d’un corps d’armée sans doute) serait fait prisonnier.
8h1/2 Allons nous renseigner si possible. J’en profite pour porter un mot à l’abbé Thinot que j’ai en vain essayé de lui remettre à son domicile 8, rue Vauthier le Noir depuis 2 jours. Chaque fois un obus malencontreux me recommandait la prudence, serai-je plus heureux aujourd’hui ? Nous allons voir !
10h1/4 J’apprends en route que Mareschal est chez lui. J’y saute. Je le trouve sur sa porte, il est fort ému de ce qu’il vient de voir là de nos désastres. Il m’apprend que sa maison de la rue d’Avenay est incendiée, ce que je savais, mais de plus que toute sa comptabilité qu’il avait transporté là de la rue Jacquart est détruite. C’est un désastre !!
Comme Il a session à l’Hôtel de Ville je l’y accompagne, rencontre M. Dallier (Louis Eugène Dallier, 1885-1965), d’Ay, commandant d’État-major, les Henri Abelé, Pierre Givelet, mon Beau-père, plus ou pas de nouveau, sauf qu’on ne bouge pas et que notre état-major hésite à sacrifier inutilement des hommes et qu’il préfère tourner les Prussiens.
J’apprends là que Peltereau-Villeneuve s’est sauvé avec sa femme à Épernay. Me voilà donc le seul des notaires de Reims resté à son poste, à son devoir. Que Dieu me protège ! ainsi que les miens, mon Père, mon étude, ma maison, mon St Martin.
Maurice me dit justement que St Martin n’aurait pas souffert. La Chaussée-sur-Marne oui. Presque pas de combats. Des passages de troupes. Mon Dieu, merci si je retrouve mon Père et sa maison intacte : c’est le foyer familial depuis plus de 150 ans, et cela me ferait gros cœur de savoir qu’il lui est arrivé malheur. Dieu protégez tout cela, et que nous nous retrouvions tous là-bas un jour prochain jouir de la joie de vivre quelques moments heureux dans mon Pays natal.
Rencontré M. Portevin avec qui je reparle de cette ténébreuse histoire des parlementaires allemands de La Neuvillette du 3 septembre. Il n’en sait guère plus que moi et il me confirme qu’il est en effet allé à la Mairie de La Neuvillette vers 7 heures du soir dire au colonel du 94ème de ligne qui gardait les parlementaires que le Général Cassagnade était en tournée dans les forts de Reims et qu’il ne pouvait être prévenu pour 7 heures dernier délai, donné par les allemands pour rentrer dans leurs lignes et qu’ils voulurent bien proroger le délai jusqu’à 8 heures du soir. Les Parlementaires ne voulurent rien entendre et là commence l’aventure de l’exode jusqu’à Merfy puis leur disparition.
A Épernay il a revu encore des parlementaires les yeux bandés et la tête voilée, était-ce ceux de Merfy ou d’autres, il ne sait pas. Si ce n’était pas eux, ces autres étaient envoyés, parait-il, pour proposer au Général Joffre de cesser les hostilités en échange de la cession de l’Alsace et de la Lorraine, et de laisser l’Allemagne les mains libres pour lutter contre la Russie et l’Angleterre. Refus bien entendu et immédiatement engagement solennel pris entre les Puissances alliées (France, Angleterre et Russie) de ne pas traiter séparément avec l’Allemagne, cela se devait.
Heckel mon commis vient de m’apprendre que tout est brûlé chez lui, il me demande s’il peut aller se réfugier chez M. Georgin. Je lui conseille de ne pas hésiter à le faire.
11h Je vais définitivement jusqu’à l’abbé Thinot. Place du Parvis je rencontre M. Salaire, commandant de pompiers, lieutenant d’intendance actuellement. Sur ces entrefaites M. Bergue nous aborde, nous causons des événements et peu à peu la conversation revient sur les otages du 12. Je lui demande quelques renseignements, voici ce qui ce serait passé :
L’intendant général allemand qui était toujours en rapport avec M. Bergue en sa qualité d’interprète survient le 12 au matin à la Mairie, l’Hôtel de Ville, vers 9 heures et à brûle-pourpoint lui dit : « Je viens m’assurer de la personne du Maire, les événements sont graves. M. le Maire est-il ici ? » sur une réponse affirmative, celui-ci ajoute : « Les événements s’aggravent, je viens m’assurer de sa personne, et… de vous aussi Monsieur ! » M. Bergue lui demande s’il peut prévenir Madame Bergue. On le lui refuse. On était pressé, affolé. Heureusement qu’il croise Émile Charbonneaux qui lui dit de prévenir sa femme. On les emmène au Lion d’Or où il y a plutôt du désarroi. On dicte la fameuse proclamation sur papier vert des otages à M. Bergue, qui discute sur le mot « pendaison »… C’est inutile d‘insister. Quand on arrive à la signature de cette proclamation par le Maire, on résiste, puis on demande que l’on mette « Par ordre, et sur l’injonction de l’autorité militaire allemande. » – « Impossible ! L’ordre vient de trop haut ! » On signe donc le couteau sous la gorge.
Or, cet ordre qui venait de trop haut était donné par mon fameux Prince Henri de Prusse, non pas cousin de l’Empereur Guillaume, mais bel et bien son frère, Amiralissime de toutes les flottes de sa Majesté Impériale et Royale de toute la Prusse (Canaille) Vandale.
Sur mon étonnement M. Bergue me dit : « Parfaitement, le frère propre de l’Empereur amiralissime des flottes allemandes, vous avez été son otage. » – « Et moi le gardien, son voisin de chambre ! » Que diable pouvait-il venir faire là cet amiral d’eau douce ?!?…
Bref, je suis monté en grade, au lieu d’être le 1/4 d’une altesse quelconque je deviens le 1/8 d’un Empereur ! Parfaitement, suivez mon calcul : le Frère de Guillaume est une moitié d’Empereur. Nous étions 4 otages dans la nuit du 11 au 12 septembre, or une 1/2 d’une moitié divisée par 4 donne 1/8 si je ne me trompe. C.Q.F.D.
Au sujet des blessés allemands dans la Cathédrale, ce fut de même : « L’ordre vient de trop haut, et du reste nous sauvegardons nos blessés, car les troupes françaises ne tireront jamais sur votre magnifique Cathédrale !! » Oui les français n’auraient jamais tirés sur la Cathédrale de Reims, mais vous ! Vous voyez. Vous ne vous êtes pas gênés pour le faire, et… sciemment, à tir exactement repéré !!
Je les quitte et vais porter mon mot à l’abbé Thinot. Place Godinot je salue M. de Polignac qui passe en auto avec des officiers généraux. Je traverse les ruines de la rue St Symphorien (plus rien chez M. Masson (Jules Masson, 1841-1920, 13, rue St Symphorien), de la rue de l’Université, c’est lugubre. Puis place Royale un roulement de tambour ! Ce n’est rien, on prie les agents de police et les gardes-voies de se trouver au Boulingrin à 9 heures pour prendre les ordres de l’autorité militaire.
On me dit que l’Italie a lancée un ultimatum à la Prusse à la suite des exhortations de Poincaré et des puissances alliées au sujet de notre bombardement et de l’incendie de Reims et de la Cathédrale.
Nos troupes seraient avancées jusqu’au Linguet sur la route de Witry-les-Reims. A midi et quelques minutes j’étais dans le jardin, un obus siffla, le seul. Et aussitôt même phénomène que j’ai remarqué maintes fois durant ces jours tragiques. C’est qu’aussitôt que quelques obus avaient sifflé et éclaté les nuages, même par un soleil assez clair, se rassemblaient, se renforçaient et une ondée tombait aussitôt. C’est assez curieux ! Ébranlement de l’air, sans doute.
1h1/2 Je me dirige vers le jardin de la route d’Épernay, rencontre le 107ème de ligne d’Angoulême. Les hommes paraissent en forme. Arrivé au jardin je constate qu’on l’a encore visité, ainsi que la sallette, plus de nappe ni de vaisselle. Si cela continue, les apaches enlèveront les murs. A 3 heures une batterie de 2 grosses pièces d’artillerie anglaise tire derrière moi vers Berru, les obus passent au-dessus de ma tête en sifflant, pas le même déchirement que les allemands. Gare que Berru ne réponde et je risque fort de recevoir un coup trop court. Faut-il rester ? Faut-il partir ? Singulier dilemme ! Tout pesé, je reste. J’ai bien fait, car la réponse est nulle, 2 coups vers Ste Anne et trop courts. Ils ne savent pas où sont ces canons. J’inspecte avec ma lorgnette Cernay, le glacis de Berru, et vers Witry-les-Reims. Je vois quantités de terre remuées, ce sont des tranchées pour les fantassins, mais aucun ouvrage ne dissimule leurs batteries qui doivent être dans les bois de Berru et de Nogent. Vers 4 heures je quitte le jardin, le retrouverai-je ou les pillards ne l’auront-ils pas enlevé lui-même ?
Je repasse voir les sœurs de l’Hospice Roederer qui sont lasses de descendre dans les sous-sols leurs vieillards pour les remonter ensuite, elles sont exténuées.
Je reviens par les Tilleuls (rue Bazin depuis 1925) ou j’admire un splendide coucher de soleil qui illumine notre pauvre Cathédrale bien noircie ! Et dire qu’on se tue encore. Et que nous sommes toujours entre le marteau et l’enclume. C’est une situation qui devient exaspérante, intolérable. On s’énerve dans l’attente de la fin.
6h1/2 M. Albert Benoist vient me demander de me confier une dépêche pour Mme Albert Benoist qui aurait fait paraître une annonce dans l’Echo de Paris demandant de ses nouvelles, ainsi que de sa fille dont elle ignore le sort depuis qu’ils sont allés à Épernay dans un camion. Ils ont été obligés de rebrousser chemin après maintes péripéties lors de l’exode, de la débandade vers Épernay. J’accepte volontiers de transmettre une dépêche par Price quand celui-ci reviendra.
Puis l’on cause des événements avec Mareschal qui était venu sur ces entrefaites pour me demander un renseignement, c’est du reste lui qui avait dit à M. Albert Benoist que j’avais un moyen de faire parvenir des dépêches.
- Albert Benoist estime qu’il a 1 500 000 francs de pertes causées par l’incendie et le bombardement du 19, 1 200 000 francs pour la rue des Cordeliers et 300 000 francs pour son usine. Plus de comptabilité comme Mareschal et du reste comme presque tous les sinistrés. Il me dit qu’à la Ville on avait affiché qu’il y avait eu une grande bataille à Craonne (on recommence absolument la campagne de 1814). Où on a combattu avec acharnement et où il y a eu des corps à corps à la baïonnette terribles.
Du côté de Grandpré (dans les Ardennes) les allemands refoulés jusque là se fortifient énormément. Voyons ? Est-ce que ce ne serait pas l’encerclement, et mon Dieu ! Le Sedan de 1914 sur le champ de Bataille du Sedan en 1870 ? Pensée bien troublante ! En tous cas ce serait de la justice l’imminence et un singulier retour des choses ! Tout est possible, surtout quand on voit ce que les allemands ont fait et font. La Providence nous devait bien cela. Ce serait le Châtiment des crimes d’un siècle commis par ces descendants d’Attila dont ils ont encore du sang dans les veines !!
Ici pour nos Corps de troupes de Reims le mot d’ordre est de rester sur place, marquer le pas mais de résister jusqu’au dernier surtout d’empêcher l’encerclement de Reims et de résister jusqu’au dernier homme. Pour arriver à ce résultat cela nous promet peut-être encore de beaux jours de canonnades et d’incendies de la part des allemands passés maitres en ce genre d’exercice. Et cependant, je ne puis croire que cela arrivera. Non, ce sera plutôt la reculade, la débandade, le désastre, le Sedan. Ils seront punis là où ils pèchent par leur entêtement et leur ténacité. N’avoir jamais tort coûte que coûte. Soit ! mais cela coûte cher cher quelquefois ! Et il s’agit de leur existence propre comme peuple et nation sur la Carte de l’Europe… du Monde !!
Impressions, Louis Guédet, Notaire et Juge de Paix à Reims. Récits et impressions de guerre d'un civil rémois 1914-1919, journal retranscrit par François-Xavier Guédet son petit-fils
Paul Hess
Le bombardement continue une grande partie de la journée.
– Remis à M. Hebar, administrateur du mont-de-piété, le rapport relatant les faits de ma gestion provisoire à l’établissement – charge exceptionnellement difficile, reçue brusquement le 31 août, au départ du directeur et arrêtée avec la destruction complète du mont-de-piété, le 19 septembre.
– Passé aujourd’hui dans les ruines du quartier détruit. Les vibrations produites par les coups de canon de nos batteries, installées au champ de Grève, font à tout moment tomber des pans de murs. A différents endroits, le feu continue toujours ses ravages.
Paul Hess dans Reims pendant la guerre de 1914-1918
Cardinal Luçon
Rentré à Reims, à 9h du matin. Journée calme, dont on est étonné, étant accoutumé au bruit continu du canon. Le soir, après souper violente canonnade, avec bombardements.Nous écoutons par la fenêtre, au petit salon en lisant les nouvelles.
Il y avait avec moi à la maison M. Camus, Vicaire Général, qui couchait et prenait ses repas chez nous ; item M. Compant qui était venu au Conclave, avec moi, et qui au retour trouva sa maison incendiée avec tout ce qu’elle contenait : son mobilier, son vestiaire, sa bibliothèque, ses notes et celles concernant le Cardinal Langénieux.
Nous nous levons à 9h 1/2 ou 10 h. pour descendre à la cave où nous restons environ 1 h à cause du bombardement. Comme on croit que tout est fini, nous remontons : mais la canonnade recommence violente jusqu’à minuit
Cardinal Luçon dans Journal de la guerre 1914-1918, Travaux de l'Académie nationale de Reims
Gaston Dorigny
On croirait que la guerre est finie à Reims. De toute la journée on entend plus le canon sauf la batterie au Port-sec qui tire sur Bétheny. Nous allons visiter les ruines de la ville.
Place Royale on décharge des cercueils qu’on transporte par dessus les barrages dans la rue de l’Université ou les cadavres sont restés dans les décombres.
Sur plusieurs endroits de la ville des personnes tuées restent là sur place car on à même plus le temps de les enterrer. On croit que les allemands sont repoussés lorsqu’ à neuf heures ¼ du soir trois obus tombent encore Place Royale. Désillusion les allemands sont encore là !
Gaston Dorigny
Victimes civiles de bombardement ce jour à Reims :
- NOËL Julie Alphonsine – 10 ans N°128, à la Verrerie – Décédée en sa maison
Mercredi 22 septembre
Actions d’artillerie très vive en Artois (Cabaret-Rouge, Brétencourt). Arras est à nouveau bombardée. Lutte d’engins de tranchées entre Roye et Oise. Des contre-attaques allemandes sont repoussées près de Sapigneul, sur le canal de la Marne à l’Aisne. En Champagne, les Allemands nous bombardent avec des projectiles lacrymogènes : nous ripostons efficacement.
Actions d’artillerie en Lorraine, où nous prenons à partie les ouvrages allemands de Leintrey et d’Halloville. Nous avons repéré des travaux préparés pour l’installation de pièces lourdes à longue portée susceptibles d’atteindre les régions de Nancy et de Lunéville. Nos tirs de destruction ont prévenu ces tentatives. Lutte d’artillerie au Ban-de-Sapt.
Dix-neuf de nos avions bombardent la gare de Bensdorf, près de Morhange. Cent obus ont été lancés, atteignant les bâtiments et les trains stationnés.
La cavalerie russe a capturé de nombreux prisonniers autrichiens en Volhynie. D’autre part, le général Rousski a pu retirer ses troupes à temps de la région de Wilna, où l’avance de Hindenburg semble se poursuivre quoique avec une lenteur relative.
M. mac Kenna expose à Westminster le budget anglais de 1915-16, qui se montera à 40 milliards.