Louise Dény Pierson

22 août 1914 ·

 Le mois d’août s’écoule sans événement pour moi, plus occupée par les vacances qui viennent de commencer… Mon père qui est toujours dehors, nous rapporte les bruits qui courent en ville : les Allemands entrés dans les Ardennes, les premiers réfugiés à Reims, puis ensuite

le bruit du canon qui se rapproche tous les jours, jusqu’à être tout près.

Ce texte a été publié par L'Union L'Ardennais, en accord avec la petite fille de Louise Dény Pierson ainsi que sur une page Facebook dédiée :https://www.facebook.com/louisedenypierson/

Paul Hess

Promenade matinale vers le boulevard Louis-Roederer où stationnent, toute la journée, quantité de curieux attendant l’arrivée des convois de blessés. Justement, un train entre en gare. Je suis des yeux des allées et venues et me dirige rapidement près de la porte de sortie de la Grande Vitesse, où j’arrive pour voir la voiture de service de la Croix-Rouge se mettre en route ; elle contient plusieurs blessés ou malades et, derrière elle, marche péniblement un groupe composé de quelques hommes du 3e génie, des fantassins du 284e, deux ou trois artilleurs du 14e, un zouave et un tirailleur algérien. Ces soldats éclopés, chargés de leurs sacs et de leurs fusils ont du mal à suivre ; ils n’en peuvent plus. Le spectacle fait pitié.

  • Une dépêche de ce jour, dit que les Allemands ont occupé Bruxelles et imposé cette vile d’une contribution de 200 millions.
 Source : Paul Hess dans La vie à Reims pendant la guerre de 1914-1918 - Notes et impressions d'un bombardé

  • Le 22 août 1914 est le jour le plus meurtrier de l’Histoire de France : 27 000 soldats français sont tués pendant cette seule journée dans les Ardennes belges (quatre fois plus qu’à Waterloo2), dont près de la moitié à Rossignol.
  • Belgique : la Bataille de Rossignol et le massacre de Tamines.
  • Pologne : le socialiste polonais Józef Piłsudski organise et prend la tête des légions de volontaires polonais qui combattront aux côtés des Austro-Hongrois.

source Wikipédia Août 1914


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Samedi 22 août

la retraite de nos troupes s’est accentuée en Lorraine. Elle nous a coûté des pertes assez sérieuses, mais l’ennemi a subi des pertes égales. Il a été arrêté par nos contingents au nord de Lunéville et aucune de nos unités n’a encore traversé la Meurthe. D’ailleurs les opérations qui ont lieu sur ce front n’auront qu’une valeur secondaire.
Tout l’intérêt se porte sur la Belgique. Ici, les Anglais ont pris contact à Waterloo avec les Allemands. Nos forces se sont heurtées aux forces ennemies en avant de Charleroi, entre cette ville et Namur, c’est-à-dire sur un champ de bataille classique et qui a été souvent favorable à nos armées. Les troupes allemandes cantonnées à Bruxelles ont quitté précipitamment cette capitale pour descendre vers Namur par Nivelles.
Les nouvelles de la Haute-Alsace sont bonnes. Nous occupons très fortement les cols des Vosges.
Le succès des Serbes et des Russes se confirment. Les troupes du tsar ont abordé maintenant la Galicie par deux côtés. Elles ont dépassé en Prusse, Gumbinnen.
Le Japon est prêt à bombarder Kiao-Tchéou, son ultimatum étant arrivé à échéance sans que l’Allemagne ait donné une réponse favorable.
L’Angleterre prêtre 250 millions à la Belgique pour lui permettre de se libérer de ses contributions de guerre de Bruxelles et de Liège vis-à-vis de l’Allemagne.

Source : La Grande Guerre au jour le jour