Louis Guédet

Lundi 5 août 1918

1424ème et 1422ème jours de bataille et de bombardement

2h après-midi  Temps couvert. Nos troupes partent ce soir sans savoir où ? Peut-être vers les Vosges, peut-être vers le Nord.

4h  Le commandant vient de nous quitter pour assister à l’embarquement de son premier train. Lui ne quittera Vitry-la-Ville que vers 7h du soir.

8h soir  Été à Vitry-la-Ville porter des lettres. Communiqué qui se tasse. Fismes est repris, mais c’est un monceau de ruines. St Remy  est bien incendié du 1er août. La Chasse aurait été sauvée par trois officiers et ramenée en automobile à Châlons pour être remise à l’Évêque de Châlons-sur-Marne Mgr Tissier !… Nos troupes seraient proches de La Neuvilette, en résumé nous regagnons ce que nous avions perdu le 27 mai, mais cela devient de plus en plus lent. Reprendra-t-on St Thierry, le pourra-t-on ?

Il pleut en ce moment.

Impressions, Louis Guédet, Notaire et Juge de Paix à Reims. Récits et impressions de guerre d'un civil rémois 1914-1919, journal retranscrit par François-Xavier Guédet son petit-fils

Cardinal Luçon

Lundi 5 – Nous apprenons par les journaux (art. de M. Linzeler dans l’Écho de Paris) que Saint-Remi est incendie le Ier août; les voûtes (en bois) sont écroulées. Visite de M. l’Abbé Cailliau, M. Lebeuf vicaire à Javel. A 11 h., 3 bombes de la Bertha. Visite de M. Camu. Les bombes tombent tous les quarts d’heure. II y a des victimes : 22 victimes

Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173


Lundi 5 août

Les attaques menées par nos troupes et les unités alliées sur le front au nord de la Marne ont obtenu un plein succès.
Bousculés sur toute la ligne, les Allemands ont été contraints d’abandonner la position de résistance qu’ils avaient choisie entre Fère-en-Tardenois et Ville-en-Tardenois, et de précipiter leur retraite.
Sur notre gauche, nos troupes sont entrées dans Soissons.
Plus au sud, elles ont franchi la Crise sur tout son parcours.
Au centre, progressant largement au nord de l’Ourcq, nous avons dépassé Arcy-Sainte-Restitue et pénétré dans les bois de Dôles.
Plus à l’est, Coulanges, à quatre kilomètres au nord du bois Meunière, est en notre possession.
A droite, Goussancourt, Villers-Agron, Ville-en-Tardenois, sont à nous. Sur cette partie du front, nous avons porté nos lignes à cinq kilomètres environ au nord de la route de Dormans à Reims, sur la ligne générale Vezilly-Lhéry.
Entre l’Ardre et la Vesle, nous occupons Gueux et Thillois.
Les Anglais ont repoussé avec pertes un raid tenté par l’ennemi aux environs de Feuchy. Leurs patrouilles ont poussé en avant dans le secteur d’Albert et occupé des portions de la première ligne allemande.
Canonnade entre Béthune et Bailleul.

Source : La Grande Guerre au jour le jour