Louis Guédet

Lundi 20 août 1917

1079ème et 1077ème jours de bataille et de bombardement

8h matin  Je vais partir, la nuit a été assez calme. Je suis heureux de partir car je suis bien fatigué, et déprimé, du reste tous le sont ici, et surtout très nerveux et très excités.

10h  Arrivé à Épernay, fait bon voyage. Vu Minelle avec qui je déjeune, reparti à 2h. Arrivé à St Martin à 6h du soir. Je suis las, fatigué, un rien m’émotionne, je crains bien de tomber. Et puis tous ces soucis d’avenir, de mes enfants, de ma femme, qu’est-ce que tout cela nous réserve. Les esprits sont tellement excités, surexcités. On voit beaucoup de troupes remonter vers Paris, le Nord. Si enfin on en voyait la fin, mais rien. J’en arrive à avoir des craintes terribles, et il me semble vivre dans un vrai cauchemar. Enfin attendons, et que Dieu nous protège. Et que bientôt tout cela soit fini…

Impressions, Louis Guédet, Notaire et Juge de Paix à Reims. Récits et impressions de guerre d'un civil rémois 1914-1919, journal retranscrit par François-Xavier Guédet son petit-fils

Paul Hess

20 août 1917 – Tous les soirs, depuis une quinzaine de jours, bombardement assez serré — dirigé sur la Haubette et les routes ou voies de communication suivies par les convois de ravitaillement — qui commence vers 21 h ou 21 h 1/2.

Paul Hess dans Reims pendant la guerre de 1914-1918, éd. Anthropos

Cardinal Luçon

Lundi 20 – Journée assez tranquille. Bombes à 9 h. soir rue Hincmar.

Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173


Lundi 20 août

Actions d’artillerie sur le front de l’Aisne, notamment au nord-ouest et à l’est de Reims. Des coups de main ennemis sur nos petits postes, au nord de Braye, dans la région de Berméricourt et de la Pompelle, ont échoué sous nos feux.
Sur les deux rives de la Meuse, la lutte d’artillerie continue très vive de part et d’autre.
Au bois le Prêtre, à l’est de Badonviller et au nord de Celles-sur-Plaine, nous avons repoussé des tentatives allemandes consécutives à de violents bombardements. L’ennemi a subi des pertes sensibles et laissé des prisonniers entre nos mains.
Reims a reçu 600 obus. Un civil a été blessé.
Notre aviation de chasse s’est montrée particulièrement active. 11 avions allemands sont tombés en flamme ou ont été détruits à la suite de combats avec les nôtres, 6 autres ont dû atterir dans leurs lignes. Nos avions ont bombardé les gares de Kortemark, Thourout, Lichterwelde, Ostende, Cambrai, Dun-sur-Meuse.
Les Anglais ont pris des tranchées allemandes vers la ferme de Gillemont, au sud-est d’Epéhy. Des détachements qui ont pénétré dans les positions ennemies au sud-ouest d’Havricourt ont ramené des prisonniers.
Les Italiens bombardent vigoureusement les positions autrichiennes de l’Isonzo.
Les Russo-Roumains ont consolidé leur résistance dans la région d’Ocna.

Source : La Grande Guerre au jour le jour